Les autorités fédérales inaugurent ce vendredi après-midi la prison de Haren. Une méga-prison trop grande pour certains, un village pénitentiaire pour d’autres qui y voient un système novateur dans l’approche de l’emprisonnement. Au total, 1190 détenus feront leur entrée dans les murs de ce complexe pénitentiaire. Ces derniers et dernières déménageront progressivement des prisons de Saint-Gilles, Forest et Berkendael.
La coprésidente de l’Observatoire international des prisons (OIP), Marie Berquin, était l’invitée de la matinale de Vivacité Bruxelles ce vendredi matin. Pour elle, une nouvelle prison ne résorbe pas la surpopulation carcérale. "Si vous mettez un sceau toujours plus grand en dessous d’un robinet, il va toujours finir par être rempli. À un moment donné, il faut couper le robinet", image-t-elle. "Il faut s’attaquer au réel problème : les causes de la surpopulation carcérale. Premièrement, en Belgique, nous avons un tiers des détenus qui sont en détention préventive, qui sont donc présumés innocent. C’est un chiffre énorme. Deuxièmement, les lois qui se succèdent augmentent toujours la durée des peines et augmentent toujours l’accès à la libération conditionnelle", a développé la coprésidente de cette association qui surveille et milite pour de bonnes conditions de vie des détenus.