Tout va changer en 1980 avec la publication d’un livre " Incident at Roswell ", écrit par Charles Berltiz et William Moore. Charles est un auteur populaire à succès, on lui doit plusieurs best-sellers sur le triangle des Bermudes (!), Charles Moore lui est un ufologue.
Dans " Incident at Roswell " ces deux auteurs racontent qu’une soucoupe volante et ses occupants se sont crashés à Roswell au Nouveau-Mexique (encore ?) en 1947. L’armée a récupéré les engins, les corps extraterrestres etc. etc. Rien de neuf donc. Si, cette fois, il y a un changement de taille : il y a un témoin qui ose prendre la parole publiquement. Et pas n’importe qui : Jesse Marcel, major à la retraite explique qu’en 1947, il a été chargé de récupérer les restes d’un engin qui s’’était crashé dans un ranch.
" Ça ne venait pas de cette terre. Il n’y a aucun doute là-dessus. Je connaissais tous les matériaux utilisés en aviation et ça n’avait rien à voir. C’est impossible. Quand j’ai vu le champ de débris, je ne pouvais pas le croire : il y avait tellement de morceaux éparpillés sur une grande surface. On en a ramassé le plus possible, on les a mis dans notre camionnette, ça nous a pris toute la journée. On ne pouvait pas tordre ou déformer ces débris, même à coups de masse. J’ai su que je n’avais jamais vu quelque chose comme ça avant. Aujourd’hui encore je ne sais pas ce que c’est. Ça ne venait pas de cette terre. "
Quand le major Marcel donne cette interview en 1980, personne ne se souvient d’un crash datant de 1947 à Roswell. Même les spécialistes des ovnis. Mais comme cette fois, un témoin ose parler (Un ancien major de l’Air Force qui plus est), certains ufologues vont chercher des preuves de ce que Marcel raconte… Et surprise ! Ils découvrent qu’effectivement en 1947, l’US Air Force a bien déclaré officiellement avoir trouvé une soucoupe volante dans le ranch d’un fermier à Roswell dans un communiqué de presse datant du 8 juillet 1947. A l’époque, tous les médias sont surexcités par cette nouvelle incroyable. Mais l’excitation est de courte durée : quelques heures plus tard, l’armée américaine publie un nouveau communiqué : il s’agit d’une erreur, l’officier chargé de récupérer les débris (le major Marcel) s’est trompé, les débris n’ont rein de mystérieux, il s’agit simplement des restes d’un ballon-sonde. Fin de l’histoire, c’est un non-événement.
Pierre Lagrange, sociologue des sciences, a étudié longuement l’affaire de Roswell.
" C’est compliqué, il faut distinguer deux affaires de Roswell. EN 1947, il y a un fait divers qui survient pendant la vague lancée par l’observation de Kenneth Arnold : les militaires de la base de Roswell au Nouveau-Mexique racontent avoir récupéré une soucoupe volante. Quelques heures plus tard, cette histoire est expliquée, ce sont en fait les restes d’un ballon-sonde. C’est donc une méprise. On n’en parlera plus. Et cette histoire disparaît… Jusqu’au témoignage de Jesse Marcel 40 ans plus tard. Il dit : J’étais là, j’ai récupéré ces débris, ils étaient bizarres et tout. Mais quand il décrit ces débris, ça ressemble à ce que les militaires avaient décrit comme des ballons-sondes en 1947. Un débat s’installe alors autour du témoignage de marcel. Comment se fait-il que ces débris que Marcel décrit comme bizarres présentent autant de caractéristiques communes avec l’explication donnée par l’armée ? C’est ça le problème, les ufologues vont se diviser autour de ce témoignage ".
Il est vrai que ce que le Major Marcel décrit ne semble pas possédé un " haut indice d’étrangeté " comme on dit en ufologie. Des baguettes qui ressemblent à du balsa, de la toile, de la ficelle et même du ruban adhésif !
Mais qu’à cela ne tienne, le témoignage de Marcel fait sortir d’autres témoins du bois : non seulement il y avait des débris de soucoupes sur ce ranch, mais il y avait aussi des corps d’occupants, mais cette fois le scénario va plus loin : certains extraterrestres étaient encore en vie à l’arrivée des militaires. Ces aliens étaient petits, et avaient 4 doigts.
Au fil des ans, des centaines de nouveaux témoins décident de parler. Problème : ce ne sont jamais des témoins de première main. Et tous ceux qui disent avoir vu les corps directement ont été démasqués comme des affabulateurs, des profiteurs. Enfin, souvent ces histoires se contredisent et les différents ufologues qui enquêtent d’arrache-pied sur Roswell s’affrontent à coups de théories différentes. Finalement, on dénombre même plusieurs sites de crashes, voire plusieurs crashes…