Enfin il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer le succès des anciens astronautes arrive en pleine période de conquête spatiale, soit à un moment où les astronautes ont la cotte. Et que dire du mépris qui se dégage de ces théories ? Nos ancêtres auraient à chaque fois été trop primitifs pour réaliser des merveilles comme les pyramides ou des cités antiques, ils n’y sont arrivés que grâce à une aide extérieure… Tout cela n’a strictement aucun sens ni aucun fondement sérieux ou scientifique.
Il faut peut-être chercher dans un passé plus proche de nous, au Moyen Âge par exemple, à des époques où les textes, les documents anciens font état de phénomènes étonnants. Mais ici aussi, pour Eddy Louchez, notre historien, spécialiste des ovnis du passé, il est impossible de trouver une preuve sérieuse de l’existence des ovnis…
La plupart des phénomènes décrits dans ces documents historiques sont des phénomènes naturels, connus aujourd’hui mais inconnus à l’époque. Un exemple : les météores et les météorites. Avant le début du 19e siècle, ça reste mystérieux. Les scientifiques de l’époque entre guillemets ne savent pas ce que c’est. Certains disent que ce n’est pas possible que des pierres tombent du ciel. Mais en fait, vous retrouvez dans des documents médiévaux, des descriptions qui sont clairement des météores ou des météorites. Ce que les témoins de l’époque ne savaient pas, d’où leur incompréhension face à ces observations. Autre exemple, plus rare sous nos latitudes mais pas inexistant pour autant, on en a quelques beaux exemples au 18e siècle, ce sont les aurores boréales… Elles sont totalement inconnues pendant une bonne partie de l’histoire et elles sont très spectaculaires. Ce qui fait décrire aux témoins et aux documents qui sont rédigés de véritables " batailles dans le ciel ". Evidemment, ça enflamme l’imagination de certains ufologues contemporains, pourtant il s’agit simplement de phénomènes météorologiques… "
Face aux OVNIS du passé, la critique historique est impitoyable : elle donne une explication pour tout.
Les pièges sont nombreux quand on pratique l’étude des ovnis du passé et qu’on est amateur : mauvaise interprétation, contexte différent, mauvaise connaissance de l’histoire et des phénomènes naturels… la liste est longue. Et il ne faut pas non plus oublier les canulars et les supercheries. En effet au 20e siècle, des plaisantins ont à de nombreuses reprises fabriqué des textes anciens de toutes pièces pour faire croire à des apparitions d’ovnis dans le passé, pour tromper certains ufologues trop crédules… Et c’est comme cela qu’on retrouve encore aujourd’hui des histoires de soucoupes qui survolent une abbaye du Moyen-Âge ou des engins flamboyants qui attaquent les armées de pharaon. C’est sensationnel, ça excite l’imagination mais c’est totalement faux.
Cependant, plus on se rapproche de l’époque moderne et surtout plus on se rapproche de 1947 et de l’observation de Kenneth Arnold, et plus ovnis du passé adoptent un comportement qui ressemble aux ovnis modernes. Par exemple, on va commencer à la fin du 19e siècle à décrire des vagues d’observations exactement comme aujourd’hui : on assiste à un grand nombre de témoignages ciblés dans une région ou un pays et ce pendant un laps de temps bien précis.
En 1896 aux Etats-Unis notamment, toute la pesse ne parle que des fameux " airships ", sortes de dirigeables qui volent de nuit en réalisant des performances impossibles pour l’époque. Mais ces ovnis ressemblent somme toute à des dirigeables. Perfectionnés certes, mais des dirigeables quand même. En 1947, on verra des soucoupes, plus tard les ovnis changeront encore de forme, par exemple, les Belges verront des ovnis triangulaires lors de la vague de 1989… C’est comme si ces insaisissables objets volants non identifiés s’adaptaient à chaque époque où ils apparaissent. Mais on peut aussi voir les choses autrement : c’est peut-être notre conception des ovnis qui évolue en fonction de nos connaissances tout simplement…