Selon ses avocats, l'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a été placé mercredi en détention provisoire pour une durée de huit jours par un tribunal spécialement convoqué au lendemain de son arrestation pour corruption, qui a déclenché de violentes manifestations de ses partisans à travers le pays.
L'arrestation de M. Khan, un ancien joueur de cricket international qui a gouverné de 2018 à 2022, est l'aboutissement d'une longue crise politique au Pakistan.
Quelques heures plus tôt, la puissante armée pakistanaise avait rejeté des accusations de l'ex-chef du gouvernement qui affirmait qu'un officier supérieur était impliqué dans un complot visant à l'assassiner. M. Khan fait par ailleurs pression pour obtenir des élections anticipées dans l'espoir de revenir au pouvoir.
De violentes manifestations ont éclaté après son arrestation. La police a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau contre les manifestants à Karachi (sud) et Lahore. Près de 1.000 personnes ont été arrêtées depuis mardi au Pendjab, la province la plus peuplée. Le gouvernement y a approuvé le déploiement de soldat.
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont appelé au respect de "l'état de droit". Les autorités pakistanaises ont restreint l'accès à Twitter, Facebook et d'autres réseaux sociaux, selon l'organisme de surveillance d'internet NetBlocks.
"Cette arrestation est conforme à la loi", a insisté le ministre de l'Intérieur Rana Sanaullah.
Elle a été effectuée par le principal organe de lutte contre la corruption, le National Accountability Bureau (NAB), "un organisme indépendant qui n'est pas contrôlé par le gouvernement", a-t-il souligné.
Le PTI a promis de contester l'arrestation.