Fête improvisée qui tourne à la rébellion, mesures sanitairo-policières improvisées qui tournent à la confusion des autorités publiques.
Une police qui charge, des politiques qui se cherchent et une population désorientée. Le tout alors que l’épidémie progresse à nouveau et que la vaccination patine. Mais tout s’arrangera si tout le monde s’assied bien du côté "fenêtre" dans le train vers la côte. Tout cela a-t-il encore un sens ?
Méfiance
L’urgence n’est plus l’urgence et l’heure n’est plus aux compromissions avec les Libertés. Tel est le sens du jugement du tribunal de première instance de Bruxelles. Le gouvernement fédéral reçoit 30 jours pour adopter un cadre légal qui lui permette d’agir, de contraindre nos libertés. Le calendrier est serré : la ministre de l’Intérieur doit intégrer les remarques des différents groupes politiques, comme le gouvernement en a pris l’engagement, recevoir l’aval du Conseil d’État, consulté la réticente Autorité de Protection des Données et obtenir le soutien des sept partis de la coalition fédérale ! Et ensuite faire suivre à ce projet de loi le trajet législatif traditionnel alors que le Parlement est en vacances jusqu’au 19 avril !
Pourtant, le gouvernement fédéral ne s’inquiète pas. Les ministres Vandenbroucke (Santé) ou Van Quickenborne (Justice) n’y voient qu’un simple aléa juridique là où ce sont les fondements mêmes de leurs décisions qui sont remis en question. Le respect de l’état de droit ne serait donc qu’une formalité.
Même si le scénario est écrit : la majorité votera sans (trop) sourciller le texte déposé par le gouvernement.
Défiance
Le cadre légal s’effrite et la confiance (ou ce qui en restait) s’effondre dans le même temps. On se rue vers les plages et les parcs. Peu importent les conséquences. Comme un défi. Tant vis-à-vis de l’épidémie que de l’autorité qui perd au passage une large part de sa légitimité.
La Justice a ouvert une brèche, la population s’y engouffre. Même s’il convient de ne pas lier outre mesure les deux éléments, la concomitance dit beaucoup de "l’air du temps".
L’adhésion se perd, la vaccination bien trop lente et les actes de défiance risquent bien de se multiplier. Même si le retour d’une météo hivernale au printemps sera bien plus efficace que l’absconse mesure du "un par fenêtre" sur le trajet ferroviaire aller vers la côte, des risques de débordement apparaissent bel et bien.
Ainsi, l’objectif de réouverture de l’Horeca dès le 1er mai n’est toujours pas officiellement reporté. Les derniers chiffres des occupations des urgences n’incitent guère à l’optimisme (euphémisme). Les gouvernements du Royaume vont devoir reformuler les règles.
Mais que représentent encore les décisions de l’Autorité ?