"La circonstance qu’une enseigne Coca-Cola ait été présente sur le toit de l’immeuble Hôtel Continental depuis une soixantaine d’années ne peut, à elle seule, justifier le maintien de l’enseigne, sous sa forme actuelle, qui implique de nombreuses dérogations aux dispositions réglementaires précitées", dit la Région. "En outre, le contexte architectural de la place de Brouckère a fortement évolué ces dernières années."
Pour Coca-Cola, la messe n’est pas encore dite. Il reste le Conseil d’Etat. Auprès de la juridiction, la société affirme subir des pressions, menaces et discriminations. "L’exploitant du dispositif publicitaire situé en façade de l’ancien centre administratif de la ville de Bruxelles, dont le permis a expiré début 2021, ne fait pas l’objet de telles pressions et menaces", dit Coca-cola auprès du Conseil d’Etat. Coca-Cola estimerait par ailleurs que "cette situation lui cause également un dommage moral qui se traduit par une atteinte à sa réputation par la publicité négative qui est faite autour de ce dossier".
Coca-Cola estime également que la demande de régularisation pour son panneau devait se fonder sur l’ancien PPAS, depuis abrogé. Ancien PPAS qui autorisait le panneau depuis les années 50.
Cette publicité n’est pas harmonieuse
Au final, pour le Conseil d’Etat, c’est le manque de motivation dans le refus de régulariser l’écran publicitaire qui est retenu pour suspendre la décision. En clair : comment la Région justifie-t-elle le fait qu’elle n’applique pas les prescriptions de l’ancien PPAS ?
Pour rappel, Pascal Smet (Vooruit / One. brussels), secrétaire d'Etat à l’Urbanisme, indiquait à l’époque que "cette publicité n’était pas harmonieuse, défigurait la vue et ne s’intégrait pas avec le bâtiment, qui est d’ailleurs inscrit sur la liste de sauvegarde".
Face à l’arrêt du Conseil d’Etat, Pascal Smet réagit: "On analyse la décision de suspension. C'est une décision qui est très surprenante. Nous attendons la suite de la procédure visant à une annulation. Cela mérite une analyse fine. Point technique important : une suspension d'un refus n'implique pas la délivrance du permis d'urbanisme. Et dans les faits rien ne change: la publicité reste éteinte."