Le fait que la Belgique développe deux cinémas, le flamand et le francophone, se révèle aujourd’hui un atout. Le festival peut accueillir deux films issus de deux communautés distinctes, parlant des langues différentes.
Les frères Dardenne, Thierry Frémaux les accueille à bras ouverts à chaque nouveau film. "Tori et Lokita", chronique d’un périple de deux mineurs africains non accompagnés en Belgique, est leur neuvième long-métrage successif sélectionné dans la compétition personnelle. A titre personnel, les Dardenne ont déjà remporté deux Palmes d’or (pour " Rosetta " et " L’enfant "), le Grand Prix du jury (" L’enfant au vélo "), le prix du scénario (" Le silence de Lorna ") et le prix de la mise en scène (" Le jeune Ahmed "). D’autres cinéastes, comme Ken Loach ou Michael Haneke, ont aussi remporté deux Palmes d’or, mais personne n’a jamais égalé le palmarès des "frères".
Lukas Dhont, de son côté, a créé l’évènement à Cannes en 2018 en remportant la Caméra d’Or avec le bouleversant "Girl"… C’était dans la section "Un certain regard". Thierry Frémaux, qui s’est sans doute mordu les doigts de ne pas avoir eu le flair de prendre le film en compétition, se rattrape aujourd’hui en accueillant le deuxième film de Dhont dans la sélection officielle. "Close" raconte une amitié entre deux adolescents qui va vivre des temps difficiles.
Les wallons Jean-Pierre et Luc Dardenne vont donc affronter le flamand Lukas Dhont sur la Croisette en mai prochain. Sans faire de pronostic sur le gagnant, il y a déjà un grand vainqueur : le cinéma belge, qui assoit une fois de plus sa renommée à l’échelon international.