Cyclisme

Paris-Roubaix : Sonny Colbrelli émerge d’un Enfer du nord légendaire, Vermeersch héroïque 2e

Paris-Roubaix 2021 : Victoire de Sonny Colbrelli

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Sonny Colbrelli a remporté une 118e édition dantesque de Paris-Roubaix. Le vent, la pluie et la boue ont rendu les pavés glissants et ont corsé la difficulté d’une course déjà éprouvante. L’Italien s’est montré le plus fort dans un sprint à trois sur le Vélodrome. Florian Vermeersch et Mathieu Van der Poel ont pris les 2e et 3e places. Trois coureurs qui découvraient l’Enfer du Nord.

Vermeersch, présent dans l'échappée matinale, a livré une course absolument héroïque. Moscon, longtemps seul en tête puis accablé par la malchance, se classe 4e. Yves Lampaert (6e), Wout van Aert (7e) et Tom Van Asbroeck (8e) terminent également dans le Top 10.

L'Italien attendait un vainqueur à Roubaix de 22 ans et Andrea Tafi.

L’attente a été longue depuis la dernière édition. Ces 903 jours ont fait grimper l’impatience et l’envie. Des sentiments un peu douchés par la météo. La pluie qui s’abat sur le nord de la France depuis 24h n’a pas amélioré l’état des pavés, déjà très boueux par endroits. Il y a quelques estomacs noués au départ de Compiègne.

Porté par le vent, le peloton fonce tête baissée vers les pavés. Pas vraiment ralenti par les premières chutes (Küng, Meeus, Merlier, Van Genechten, Dokker). Après deux ou trois tentatives, 32 coureurs se dégagent et partent à l’avant de la course. On y trouve les Belges Vermeersch, Van der Sande, De Clercq, Philipsen, Van Hooydonck, Van Asbroeck, Van Avermaet mais aussi Moscon, Bissegger ou Rowe.

Dès les premiers secteurs, le peloton explose et la sélection s’opère. Rapidement, un groupe d’à peine une trentaine de coureurs s’isole derrière la tête de course. Tous les favoris sont là mais l’élimination par l’arrière a bel et bien commencé. Küng – qui a chuté au moins trois fois – et Peter Sagan sont les victimes principales. En tête, Florian Vermeersch (Lotto-Soudal) et Nils Eeckhoff (Team DSM) se détachent. Ils naviguent avec trois minutes d’avance.

Mathieu Van der Poel (Alpecin-Fenix) se dégourdit les jambes une première fois à 114 km de l’arrivée. Avant même d’avoir abordé la Trouée d’Arenberg ! Ces mouvements de course font sauter les plus faibles. Certains comme Sénéchal (crevaison) sont éliminés sur ennui mécanique. Les costauds se présentent à une quinzaine à l’entrée de la forêt : Asgreen, Lampaert, Stybar, Van der Poel, Colbrelli, l’épatant Rex, Pedersen, Kwiatkowski, Lecroq, Lemoine, Vanmarcke et Boivin.

Van Aert ralenti dans Arenberg

Van Aert est là aussi, il évite de peu Clarke, tombé devant lui. Mais il perd le contact avec les plus forts de ce groupe d’élite (Boivin, Van der Poel, Colbrelli). Kwiatkowski, Pedersen et Lemoine chutent eux lourdement dans la fin de ce terrible secteur. Sans paniquer, le champion de Belgique bouche le trou. Tout s’est resserré. Les trois premiers échelons se tiennent en une minute à 85 kilomètres de l’arrivée.

Ce qu’il reste de l’échappée matinale se réunit devant avec 14 éléments. Colbrelli, Boivin, Lecroq et Planckaert, revenu de l’arrière, profitent d’un moment de temporisation pour s’intercaler entre les fuyards et le groupe van Aert-Van der Poel.

Mathieu fait du Van der Poel et attaque à 70 kilomètres de Roubaix

Van der Poel accélère dans le secteur 15 (Sars-et-Rosières). Van Aert mal placé est surpris. Lampaert est le seul à s’accrocher mais il doit lâcher la roue avant la fin des pavés. Le Néerlandais revient comme une fusée sur le groupe de contre. Le vélodrome est encore à 70 kilomètres ! Et ils ne sont plus que huit (Moscon, Bissegger, Walscheid) devant lui dont 5 Belges (Van der Sande, Van Asbroeck, Philipsen, Van Avermaet, Vermeersch). Jumbo-Visma et les Deceuninck-Quick Step sont piégés.

Les kilomètres font leur ouvrage, les secteurs pavés aussi. VDP remonte les différents éléments de l’échappée. Le phénoménal Vermeersch, Van Asbroeck et Moscon résistent encore. L’Italien lâche les deux Belges. Van der Poel fait le ménage derrière. Colbrelli et Boivin tiennent sa roue.
Van Aert, Lampaert and co n’abdiquent pas. Ils se rapprochent à 30 secondes. Moscon maintient l’écart. Van der Poel sent le danger et appuie sur les pédales sur les pavés de Pont-Thibault. Mais il ne fait pas la différence.

Crevaison et chute pour Moscon

Gianni Moscon gère son effort mais il connaît un coup d’arrêt bien involontaire. Victime d’une crevaison, il doit changer de vélo. Il reste devant perd une vingtaine de secondes dans l’aventure. La poisse s’acharne. Le coureur d’Ineos glisse dans le secteur 7. Son avance a fondu. Van der Poel, Vermeersch, Van Asbroeck, Boivin et Colbrelli l’ont désormais en ligne de mire.

Moscon repart sans se poser de question. Tout va se joue dans l’enchaînement Camphin-en-Pévèle/Carrefour de l’Arbre. Boivin et Van Asbroeck disparaissent du scénario. L’Italien doit plier dans le deuxième secteur. Il est repris et déposé par le trio Van der Poel-Vermeersch-Colbrelli. Encore 15 kilomètres. Le 3e des Mondiaux espoirs de chrono est le dernier membre de l’échappée matinale à jouer la gagne. Il est tout simplement héroïque. Ces trois-là restent ensemble, même Vermeersch tente de surprendre ses rivaux dans les 3 derniers kilomètres. Le jeune belge lance encore le sprint de loin. Il a encore du jus. Colbrelli parvient à le remonter et remporte son premier monument. Le champion d'Europe peut hurler sa joie avant de fondre en larmes, pris par l'émotion.

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