Matin Première

Parlement wallon : "Si c’est pour faire le même bureau avec les mêmes privilèges, ce sera sans nous" affirme Germain Mugemangango (PTB)

L'invité: Germain MUGEMANGANGO, chef de file PTB au Parlement wallon

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Temps de lecture
Par Kevin Dero, sur base d'une interview de Thomas Gadisseux et de François Heureux

Germain Mugemangango, le chef de groupe PTB au Parlement wallon, était invité de Matin Première ce mardi. Au micro de Thomas Gadisseux et de François Heureux, il est évidemment revenu sur l’affaire qui touche en ce moment les arcanes du Parlement de Wallonie.

"On a l’impression que leur seul désir est de vivre comme la grande bourgeoisie"

L’ensemble du bureau politique du Parlement wallon (soit la direction, composée de cinq membres, en d’autres mots) a donc démissionné hier. A sa tête, Jean-Claude Marcourt, le président du Parlement. La majorité au niveau wallon tend maintenant la main au PTB et aux Engagés (ex-cdH) afin de reformer un nouveau bureau politique.

Comment ça se fait qu’ils sont payés en plus s’ils ne suivent même pas les dépenses du Parlement 

La réaction du chef de file PTB est claire : si c’est pour s'y conduire de la même manière qu’auparavant, ce sera sans eux. " On a un gros problème dans la classe politique en Belgique… On a l’impression que leur seul désir est de vivre comme la grande bourgeoisie. Et pas de se rapprocher des travailleurs ou du peuple ". Et le député communiste de mettre en cause " un voyage, comme celui à Dubaï (20.000 euros), ou des dépenses somptuaires comme des chantiers à 50 millions d’euros ".

Culture politique

Germain Mugemangango de revenir à cette occasion sur la façon de gérer cela au parti des travailleurs de Belgique : " Au PTB, on gagne un salaire de travailleur. On ne peut pas s’enrichir avec ses mandats. Il faut changer de culture politique : au lieu de s’intéresser aux privilèges et au luxe, il faut se rapprocher du niveau de vie des gens et prendre des mesures dans ce sens ".

Il est clair que tous ceux qui étaient présents dans ce bureau doivent partir

La participation du PTB à ce fameux bureau politique est donc liée, selon lui, au train de vie de ce même bureau. C’est aussi de savoir " de quel bureau on parle ? Il est clair que tous ceux qui étaient présents dans ce bureau doivent partir ". Le PS et Ecolo s’y sont engagés. Mais pas encore le MR. Dans ce dernier cas, on dit qu’on démissionne aussi, mais on ne dit pas qu’on n’y représentera pas les mêmes dans le nouveau bureau. " C’est ça qui est fou ! ", et le député PTB de revenir sur les salaires. Il le stipule à 900 euros par mois en plus du salaire d’un parlementaire. Un montant " qui est déjà de 6000 euros. Et quand on est président du parlement, on est payé plus de 5500 euros en plus. Ça s’est un élément qui doit disparaître. Tous les parlementaires doivent être traités de la même manière ". Et le chef de file du PTB de tirer à boulets rouges sur les libéraux : " Quant au MR, je pense qu’il n’a aucune leçon à donner à personne. Jean-Paul Wahl, c’est lui qui a insisté pour le voyage à Dubaï, le greffier appartient au MR… ".

L’invité de la matinale affirme donc qu’il demande qu’aucun surplus ne soit versé en plus du salaire d’un parlementaire wallon (qu’il soit membre du bureau ou président de l’assemblée).

Tous les parlementaires doivent être traités de la même manière

Extrait de notre 19h30 de ce lundi :

Parlement wallon Démission de Jean-Claude Marcourt

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Un bureau politique bon vivant

Pour le moment, le bureau contient cinq membres. Ils sont nommés selon le fameux principe de la " clé d’Hondt ".

Elargi aux Engagés et au PTB (l’opposition), ils seront alors sept. Un bureau ouvert à l’opposition. Auparavant, il existait cependant des " bureaux élargis ", où l’opposition avait accès. Germain Mugemangango s’en souvient. Il dit s’être régulièrement insurgé contre les pratiques de celui-ci (le voyage à Dubaï notamment où il a " été le seul à s’opposer "). Le chef de file communiste de mentionner sa première participation. .Restaurant chic trois services pour les députés (alors qu’au parlement fédéral ou ailleurs, ce serait " des sandwiches et des softs "). " Au bureau élargi, j’ai dénoncé ça " insiste-t-il.

Tout ce qu’on pourra remettre en question, on le fera

Mais pour lui, ce bureau est beaucoup trop confidentiel : " il s’agit sans doute du seul organe en Belgique qui ne produit même pas de rapport". Selon lui, c’est au bureau qu’a notamment été décidé le voyage à Dubaï mais aussi des chantiers comme celui du tunnel et de la maison des parlementaires. Un dossier selon le communiste, pas suivi " alors comment ça se fait qu’ils sont payés en plus s’ils ne suivent même pas les dépenses du Parlement ".

Il s’agit sans doute du seul organe en Belgique qui ne produit même pas de rapport

Et le PTbiste de plaider pour une " transparence " mais aussi de " briser cette culture politique ". Si le parti d’extrême-gauche accède au bureau, il ne pourrait pas changer les dépenses engagées par le passé, mais Germain Mugemangango l’assure : " tous les choix qui seront faits dans le futur seront remis en question. Tout ce qu’on pourra remettre en question, on le fera ".

Revoir le "Jeudi en Prime" avec Paul Magnette du jeudi 8 décembre :

Jeudi en Prime

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Le seul but de cette opération, c’est de sous-estimer la gravité de ce qu’il s’est passé

Sur la démission générale, le chef de file PTB se montre dubitatif et cible notamment le président du PS, Paul Magnette : " quand j’entends qu’on parle de " responsabilité collective "… le seul but de cette opération, c’est de sous-estimer la gravité de ce qu’il s’est passé. C’est le seul but. Or, monsieur Marcourt était au courant de tout. Tous les membres du bureau étaient au courant de tout ". Et le communiste de s’insurger aussi sur le fait que le personnel du Parlement wallon ne peut pas se syndiquer.

Recevez chaque vendredi l'essentiel de Matin Première

Recevez chaque semaine une sélection des actualités de la semaine de Matin Première. Interviews, chroniques, reportages, récits pour savoir ce qui se passe en Belgique, près de chez vous et dans le monde.

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous