Peut-on pour autant, si l'on apprend en discutant qu'on est effectivement moins bien payé que certains collègues dont le poste et le niveau d'expérience est similaire aux nôtres, s'en servir pour exiger une augmentation ? Lucile Quillet recommande d'adopter une autre stratégie.
"L'argument selon lequel une personne est mieux rémunérée que soi n'est jamais une bonne tactique, à mon sens. Malheureusement, chez nous, on obtient rarement gain de cause en pointant une injustice", explique-t-elle.
"Mieux vaut pointer son investissement, ses compétences, ce qu'on apporte à l'entreprise et sa volonté d'évoluer."
"Et si on obtient un refus pour une augmentation de salaire, il faut garder en tête qu'il existe d'autres leviers de négociation. On peut par exemple demander le recrutement d'un stagiaire ou d'un assistant pour soulager notre charge de travail, une formation pour monter en compétence...", suggère l'experte.
En plus du syndrome de l'imposteur, une foule de raisons peuvent dissuader de demander une augmentation : peur de paraître égoïste si l'entreprise traverse une passe difficile sur le plan financier, impression d'être trop gourmande si l'on a "déjà" été augmentée quelques années auparavant...
"Il faut toujours essayer. On peut vous dire non, bien sûr, mais cela ne donnera pas une mauvaise image de vous, du moment que votre demande est légitime", tranche Lucile Quillet.