Diables Rouges

Pas assez bon pour le FC Bruges, désormais aux portes des Diables Rouges : Arne Engels, six mois de folie

Aucune minute en Pro League et déjà titulaire en Bundesliga, qui est Arne Engels ?

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Par Antoine Hick

“Je ne comprends toujours pas ce qui m’arrive. J’essaie de rester calme.”

Ces dernières saisons, nombreux sont les jeunes qui auraient pu dire ce genre de choses. Propulsés très vite, très tôt sur le devant de la scène. Appelés à faire leurs preuves alors qu'ils n'ont aucune expérience du plus haut niveau. 

Pendant longtemps, Arne Engels a cru ne jamais pouvoir faire partie de cette catégorie. Parce que son heure à lui s’est longuement faite attendre. 

La faute à son club formateur, le FC Bruges, qui n’a pas vraiment cru en son médian central. Ou du moins, si, jusqu'à un certain point en équipes de jeunes. Pilier des catégories U17, U19 et U21, Engels n'a pourtant jamais fait le grand saut vers l’équipe première des Blauw&Zwart.

© AFP or licensors

0 minute en équipe première avec Bruges

Arne Engels, ex-médian du Club NXT.

Pourquoi ? Bonne question, avec le recul. Alors que certains de ses coéquipiers goûtaient, eux, de temps en temps, à quelques minutes avec l’équipe fanion, lui, n’a fait que deux brèves apparitions sur le banc brugeois. C’était en janvier 2021, pour une double confrontation européenne contre le Dynamo Kiev. Il n’y a pas disputé la moindre minute.

Forcément, à l’époque, le doute s’est installé. Encore davantage quand Bruges ne lui a donné aucune garantie concernant un futur contrat. À 19 ans, Engels s’est donc déjà retrouvé à la croisée des chemins. Que faire ? Persévérer pour tenter de gagner sa place, coûte que coûte, ou quitter son club de toujours ?

Fin décembre 2022, Augsburg vient subitement aux nouvelles. Forcément, les clubs allemands raffolent des jeunes espoirs, encore davantage quand ils sont si prometteurs… et si peu chers. Les Fuggerstadter raflent finalement la mise pour 100.000 euros, sans que Bruges n’y oppose quelconque résistance.

Une arrivée à Augsburg sur la pointe des pieds et puis…

Engels débarque donc en Bundesliga sur la pointe des pieds. Mais à l’image de ces médians au profil atypique, il est déjà étonnamment mature. Sur et en dehors des terrains.

Engels ne précipite rien. Laisse le temps faire les choses. Sauf que le temps a visiblement décidé de le prendre au dépourvu. Alors qu’il figurait derrière les Niklas Dorsch, Arne Maier, Juilian Baumgartlinger ou Irvin Cardona dans la hiérarchie à son arrivée, les aléas du football (blessures et besoins du coach) le propulsent titulaire dès son premier match. Deux semaines, à peine, après son arrivée.

Prestigieux baptême du feu contre l’armada de Dortmund. Mais Engels ne se débine pas et délivre un assist, dans la courte et spectaculaire défaite de son équipe (3-4).

Le voilà (déjà) lancé. Malgré les retours progressifs de ses concurrents, le Belge détonne par son volume de jeu et son calme et tape dans l’oeil de son coach Enrico Maassen, qui n’hésite pas à lui tresser des couronnes dans une interview à Kicker : "Il est très calme, très patient, il sait s’adapter au match. Il a un physique très solide, une bonne finition des deux pieds et un très bon jeu de passes."

N’en jetez plus, la coupe est pleine. C’est d’ailleurs justement grâce à cette vista et ce jeu de passes au-dessus de la moyenne que Arne Engels continue de se faire un nom en Bundesliga. Depuis janvier, il n’a raté que 83 minutes en 11 matches. Il a donc disputé 92% du temps de jeu de son équipe. Pas mal pour un jeune de 19 ans.

Ses faits d’armes ? Un assist contre Leverkusen début février puis un rôle, diablement décisif, dans le partage contre Wolfsburg (2-2) du weekend dernier. À l’assist sur les deux buts de son équipe, il a fait grimper son compteur personnel à 4 offrandes en 11 matches.

Acheté 100.000 euros, Engels a désormais une valeur marchande de 3,5 millions d’euros, soit 35x plus qu'il y a... six mois. Six mois de folie qui l'ont mené de la tribune brugeoise à une place de titulaire en Bundesliga.

Et bientôt en équipe nationale ? L'avenir nous le dira. Une chose est sûre, au vu de ses prestations emplies de maturité et de calme, il n'est plus très loin de marcher dans les pas de son idole, Kevin De Bruyne. Restera ensuite à se faire une place dans ce secteur, terriblement concurrentiel, de l'entrejeu belge. Où sa créativité et sa vision de jeu pourraient venir contrebalancer la robustesse et la hargne des Amadou Onana ou Orel Mangala.

"Si je pense aux Diables ?" demandait-il dans une interview il y a quelques semaines. "Disons, que ça ne m'empêche pas de dormir" confiait-il, sourire aux lèvres. 

Pas à pas, sans se précipiter... 

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