On n'est pas des pigeons

Pascal épingle la société MyCollections : "Leurs méthodes de vente ne sont pas correctes"

Les rois de la vente forcée

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Vous avez reçu un caleçon ou des bijoux dans votre boîte aux lettres ? Pourtant, vous n'avez rien commandé ? Et maintenant, on vous réclame de l'argent ? Vous êtes peut-être victime de vente forcée. Une arnaque dénoncée à plusieurs reprises en 2022 par des consommateurs. La société "MyCollections" a été épinglée. Le Centre européen des consommateurs et Test Achats sont intervenus et de nombreux dossiers ont été classés à l'époque. Mais aujourd'hui, les arnaques semblent avoir repris.

Pascal a reçu un caleçon sans rien avoir commandé, maintenant, il doit payer.
Pascal a reçu un caleçon sans rien avoir commandé, maintenant, il doit payer. © RTBF

Le Centre européen des consommateurs et Test-Achats sont intervenus et de nombreux dossiers ont été classés à l'époque. Mais aujourd'hui, les arnaques semblent avoir repris.

"Ici, on met un nuage de fumée autour de l'appel"

"Début décembre, j'ai reçu un appel de la société MyCollections qui m'offrait un cadeau ", raconte Pascal. L'arnaque commence par un démarchage téléphonique et l'évocation d'avoir participé à un concours. Quelques jours plus tard, un colis non commandé est envoyé par la poste avec une souscription à un abonnement et l’obligation de payer 20,90€. "La manière dont c'est tourné, j'ai compris que si je voulais continuer la collection, je devais faire le paiement ", ajoute Pascal. Après plusieurs rappels de paiement, Pascal reçoit une lettre d'huissier. Il doit désormais régler le montant de 96€ pour son caleçon soi-disant gagné.

Cette technique de vente est dite trompeuse. Elle remet en cause la validité de l'achat. Le contexte du concours, les informations quant au paiement et aux engagements des consommateurs manquent de clarté. "Ici, on met un nuage de fumée autour de l'appel ", analyse William Matgen, juriste au Centre européen des consommateurs, avant de poursuivre: "Le pitch de base part d'une information erronée. Pascal aurait participé à un concours, une information qui, jusqu'à preuve du concours, n'est pas prouvée. Une information qui incite également Pascal à ne pas se méfier et à accepter plus facilement ". Les interlocuteurs se veulent effectivement rassurants et positifs tout au long de la discussion. "Je vous rassure pour le paiement, c'est dans le cas positif, uniquement après la réception et la satisfaction, ce n'est pas avant. Vous restez roi de votre choix et de votre décision ", peut on entendre sur l'enregistrement d'une conversation entre MyCollections et un client.

"La manière dont c'est tourné, j'ai compris que si je voulais continuer la collection, je devais faire le paiement"

Comment repérer une vente forcée ?

Pour valider un achat par téléphone, toutes les informations doivent être énoncées de manière intelligible. "La loi est claire, le vendeur doit donner les informations précontractuelles au consommateur, à savoir la nature du contrat, les prix, le droit de rétractation, etc.", explique William Matgen.

Plusieurs signes peuvent être repérés afin d'éviter une vente forcée :

  • Lorsqu'on vous fait croire que vous avez gagné un concours ou que vous pouvez tester gratuitement un produit, il y a souvent anguille sous roche. Le Centre européen des consommateurs préconise d'ailleurs de mettre fin rapidement à l'appel
  • Si, sous des airs de gratuité, on vous parle de prix et de produits payants, tout en essayant de noyer le poisson, il y a un problème.
  • Lors de la conversation téléphonique, restez attentifs quant à la nature du contrat. Est-ce une vente unique ou un abonnement? En cas de doute, déclinez l'offre et raccrochez.
  • Dernier élément, le vendeur doit vous stipuler votre droit de rétractation qui est de 14 jours pour les ventes en ligne ou par téléphone, et ce, à partir de la réception du colis. Si frais de retour il y a, à la charge du consommateur, cela doit être clairement énoncé lors de l'appel. "Ce n’est pas au consommateur de supporter quoi que ce soit ", assure la juriste.

Vous avez accepté, mais vous n'auriez pas dû ? Rien n'est perdu

Le premier réflexe à adopter est de contester le plus rapidement possible. Écrivez à la société pour confirmer que vous n’avez rien commandé et que vous n’avez aucune intention de payer ou de renvoyer le colis qui vous a été livré. Des lettres types existent et sont disponibles sur le site du Centre européen des consommateurs.

Si vente forcée il y a, le consommateur peut conserver le produit, sans rien payer, ni renvoyer. Cependant, pour éviter des tracas supplémentaires, des rappels de paiement ou encore des lettres d'huissiers, il peut être opportun de collaborer à un retour du produit. Mais attention, uniquement aux frais du vendeur.

La vente forcée est une pratique interdite et illégale. Cette méthode est condamnable avec des amendes pouvant aller jusqu’à 80.000 euros, affirme le SPF Economie.

Contacté, MyCollections a décliné notre interview. Cependant, la société a marqué son intention d'analyser les plaintes qui lui seraient transmises en vue de trouver une solution.

Retrouvez "On n’est pas des pigeons" du lundi au vendredi à 18h30 sur la Une et en replay sur Auvio.

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