Belgique

Passé colonial : La Chambre facilite la consultation des archives par les métis issus de la colonisation

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© BELGA

La commission de la Mobilité, des Entreprises publiques et des Institutions fédérales de la Chambre a adopté mardi une proposition de loi permettant de faciliter l’accès aux archives coloniales aux 14.000 à 20.000 métis nés de la colonisation. Ce texte déposé par le PS, et co-signé par Vooruit, a été adopté à l’unanimité, moins l’abstention de la N-VA. Il peut à présent être inscrit à l’ordre du jour de la séance plénière.

 

Entre 14 et 20.000 enfants

Désormais, la consultation des archives coloniales sera facilitée et les personnes demandeuses de connaître l’identité de leurs parents, frères ou sœurs, pourront accéder, avec moins de contraintes relatives à la protection de la vie privée, aux archives publiques ou privées afin de les identifier et de pouvoir entrer en contact avec eux, détaille le PS dans un communiqué. Concrètement, la proposition de loi crée une base légale, telle qu’exigée par le RGPD (règlement général sur la protection des données), pour permettre aux enfants séparés de leurs parents, frères, sœurs d’accéder aux archives de manière pleine et entière, dans un cadre scientifique, et de ne plus devoir recourir au consentement des personnes recherchées, souvent disparues ou décédées. En 2018, la Belgique avait reconnu la ségrégation des métis issus de la colonisation. Ainsi, entre 14.000 et 20.000 enfants métis nés de l’union entre des hommes blancs en poste au Congo et au Ruanda-Urundi et des mères rwandaises, burundaises ou congolaises ont été enlevés à leur mère et ramenés de force en Belgique. 

Retracer l’arbre généalogique

Certains ont également été cachés sur place, souvent dans des pensionnats tenus par des congrégations religieuses. En adoptant cette proposition, coécrite par le PS, la Belgique avait pris plusieurs engagements, dont la garantie d’un accès aux archives coloniales pour les personnes qui souhaiteraient connaître leur histoire et retracer leur appartenance familiale.

Il est de notre devoir de mémoire de mettre en œuvre concrètement les engagements pris en 2018.

Pour Malik Ben Achour, auteur de la proposition, "il est de notre devoir de mémoire de mettre en œuvre concrètement les engagements pris en 2018. Je suis heureux que cette proposition de loi donne un accès plein, entier et effectif aux archives", commente le député dans le communiqué. "Après l’échec de la commission sur le passé colonial, nous avions dit que nous voulions continuer à améliorer l’accès aux archives et plus spécifiquement pour les métis dans le cadre de leurs recherches sur leur composition familiale. C’est chose faite !" La N-VA, seul parti à ne pas avoir voté en faveur du texte, a justifié son abstention par la non-prise en compte de certaines remarques émises par le Conseil d’État.

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