Passé colonial : "Nous devons présenter des excuses pour notre passé colonial", estime le PS qui ne signera pas de "texte au rabais"

"Pour nous, un texte qui ne comporterait ni excuses, ni fonds pour réparer les fautes du passé serait un texte au rabais, et nous ne le voterons pas. Le long travail mené par la commission mérite mieux que ça. Il faut au contraire convaincre les libéraux de revoir leur position à la lumière de ce qu'ont fait les libéraux aux Pays-Bas."

Le 23 décembre, les trois députés avaient déjà rappelé l'importance que revêtaient des excuses à leurs yeux. "Condamner mais aussi s'excuser. Nous devons présenter des excuses pour notre passé colonial, c'est un acte qui nous grandit, nous replace dans un rapport égalitaire avec les Congolais, les Rwandais et les Burundais ; c'est un préalable pour avancer dans une relation égalitaire et penser à un avenir commun et un mieux vivre ensemble", avaient-ils déclaré dans une tribune libre.

Il y a dix jours, la commission parlementaire qui s'est penchée durant deux ans et demi sur le passé colonial de la Belgique n'a pas pu approuver une proposition de recommandations de son président. Fruit d'une tentative de compromis, le texte incluait des excuses, un mot que ne voulaient lire ni les libéraux, ni le CD&V préférant s'en tenir aux "regrets" déjà exprimés par le Roi.

Mercredi matin, M. De Vriendt a proposé de retirer les excuses de son texte et faire approuver les 127 autres recommandations.

Elles concernent notamment la création d'un centre de connaissances sur le passé colonial de la Belgique au Congo, au Rwanda et au Burundi, le développement de bourses d'études et de recherche entre ces quatre pays, la déclassification prioritaire d'archives coloniales ou encore un hommage aux métis dans l'espace public.

Outre des excuses, le PS soutient le projet d'une fondation, qui pourrait être par exemple alimentée par les entreprises ayant profité du régime colonial, et qui poursuivrait la recherche sur cette période de l'histoire, mènerait des opérations d'éducation et de sensibilisation, travaillerait à la réconciliation, etc., à la manière de ce qu'a fait l'Allemagne pour le travail forcé sous le régime nazi.  Le mandat de la commission expire dans trois jours.