Cyclisme

Patrick Lefevere : "Au Giro, nous avons commis une erreur avec Remco Evenepoel"

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Dans un communiqué publié par l’équipe Deceuninck Quick-Step, Patrick Lefevere jette un coup d’œil dans le rétroviseur. Et quand il se remémore la saison 2021, le manager de la formation belge insiste évidemment sur les prestigieuses victoires. Mais il reconnaît aussi une erreur sur le Giro de Remco Evenepoel.

Avec 65 victoires sur l’ensemble de la saison l’équipe Deceuninck Quick-Step est, encore une fois, la plus prolifique du peloton. Et de loin, puisqu’à la deuxième place de ce classement, Jumbo-Visma (43) compte une vingtaine de victoires en moins. Suivent INEOS Grenadiers (35), Alpecin-Fenix (33) et UAE-Team Emirates (32). De quoi satisfaire le patron aux cheveux blancs.

"Je suis bien sûr très fier. Si on compte tout ensemble, on a terminé 151 fois dans les trois premiers sur une moyenne de 260 jours de course, et puis on ne compte même pas le titre mondial de Julian et deux kermesses, mais qu’on n’oublie pas. Dix-huit de nos coureurs ont gagné une course, ce qui est beaucoup. Ça a toujours été ma tactique, ça marche et c’est l’une des raisons pour lesquelles les coureurs veulent rejoindre l’équipe. C’est la clé de notre succès. Le Wolfpack vit vraiment au sein de l’équipe, à la fois avec les coureurs et le personnel", confie Patrick Lefevere.

Les succès dans les Flandriennes et les belles victoires d’Alaphilippe

"Le début de saison 2021 n’a pas très bien décollé avec plusieurs annulations comme le Tour Down Under, la Vuelta a San Juan et le Tour de Colombie. Mais à partir du moment où nous avons commencé à courir, nous avons gagné. À commencer par les classiques. En tant qu’équipe belge, le printemps est très important. Bien sûr nous avons recruté pas mal de coureurs étrangers ces dernières années, mais comme les Belges, ils veulent toujours briller dans les courses flamandes".

Dans les classiques du nord, le Wolfpack a remporté le Nieuwsblad avec Davide Ballerini, la Classic Brugge-De Panne avec Sam Bennett, ainsi que le doublé E3/Tour des Flandres avec le très solide Kasper Asgreen. "On peut dire que la période des classiques avait déjà été plus que réussie, mais ensuite Julian Alaphilippe nous a offerts un autre moment fantastique à la Flèche Wallonne", ajoute Patrick qui va un peu plus loin dans l’analyse de la saison de son D’Artagnan français.

"Julian a remporté trois victoires avant les Championnats du monde. Bien sûr, courir avec le maillot arc-en-ciel sur les épaules n’est pas facile. Tout le monde le regarde et personne ne le laisse rouler. Avec le temps, les adversaires ne sont pas non plus devenus plus faciles à battre. Il y a cinq ans, vous n’aviez pas van Aert, Van der Poel, Pogacar ou Roglic. Et si vous regardez la qualité des victoires de Julian, on peut dire qu’il a bien roulé cette année : une étape à Tirreno-Adriatico, la Flèche Wallonne et la première étape du Tour de France qui nous a valu le maillot jaune. J’ai revu cette finale plusieurs fois, car elle était assez unique. Et puis bien sûr, il a mis la cerise sur le gâteau en conservant son titre mondial".

1er étape, le résumé : Brest > Landerneau : Victoire de Julian Alaphilippe

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Le triple come-back réussi

"C’était aussi l’année des retours", prolonge le manager DQS. "Et ils se sont avérés très réussis. Pour Mark Cavendish, toutes les pièces sont tombées dans un seul puzzle. Normalement, il n’allait pas faire le Tour de Belgique, ni le Tour de France. Mais avec la blessure de Sam Bennett, il est entré en ligne de compte. La façon dont il gagne et continue de gagner a suscité beaucoup d’émotions au sein de l’équipe, mais aussi d’autres personnes. Quand vous entendez, pendant et après le Tour, que plusieurs personnes ont pleuré devant leur télévision, ça montre ce que Mark et l’équipe ont réalisé. On a touché de nombreux cœurs".

"Il y avait aussi les histoires incroyables de Fabio Jakobsen et Remco Evenepoel, qui sont revenus après des blessures. Tout le monde connaît l’histoire miraculeuse de Fabio. Nous avons toujours continué à croire qu’il reviendrait car il est si fort. L’équipe l’a toujours soutenu".

"Remco a également connu un revers puisqu’il a dû arrêter l’entraînement en début d’année, ce qui était très difficile. Puis le Giro est arrivé. Là, nous avons fait l’erreur d’aller avec toute cette histoire qui se créait à son sujet", reconnaît Patrick Lefevere"Ce fut une expérience unique et nous en avons beaucoup appris. Je pense que Remco est presque revenu à son ancien niveau. Avec un bon hiver, je pense qu’il peut faire un autre pas en avant. Sans oublier qu’il n’aura que 22 ans en janvier".

Van Wilder pour encore avancer dans le projet 'gagner un Grand Tour'

Et pour le futur, Patrick Lefevere continue de développer sa vision à long terme : gagner un Grand Tour. "Nous avons plusieurs gars qui peuvent trouver leur chemin dans les grands tours. Je pense à Mattia Cattaneo, Fausto Masnada, Remco Evenepoel, Julian Alaphilippe, et bien sûr Ilan Van Wilder, que nous accueillons au sein de l’équipe et qui normalement sera un gars pour les courses de trois semaines à l’avenir. Bien sûr, un Grand Tour est imprévisible. Beaucoup de choses peuvent arriver et il faut aussi un peu de chance. Nous sommes une famille qui travaille ensemble pour être les meilleurs, chaque coureur et membre du staff est important et je suis sûr que nous ferons de nouveau le plein d’essence la saison prochaine", conclut le manager Deceuninck Quick-Step qui changera de nom en 2022 pour devenir Quick-Step Alpha Vinyl Team.

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