La matinale de Musiq3

Patrimoine musical belge : Louisa de Mercy-Argenteau, compositrice belge et mécène passionnée

Portrait de Louisa de Mercy-Argenteau, par Ilia Répine

© Domaine public

Par Xavier Falques via

Notre patrimoine regorge de trésors et depuis plusieurs années, Musique en Wallonie se fait une mission de les transmettre. A l’occasion des 50 ans du label Musique en Wallonie, Xavier Falques vous propose de découvrir le parcours de quelques compositeurs belges mis en avant dans les enregistrements de Musique en Wallonie. Place tout d’abord à la compositrice Louise de Mercy-Argenteau.

Certains la connaissent pour avoir promu la musique russe en Belgique à la fin du XIXe siècle, Louisa de Mercy-Argenteau, née princesse de Chimay, nous a laissé plusieurs compositions dignes d’intérêt.

La musique est bien ancrée dans la jeunesse de Louisa puisque ses parents, mélomanes et musiciens, s’essayent déjà à la composition. Rapidement, Louisa se distingue au piano et rencontrera, par l’intermédiaire de Marie de Montesquiou, la célèbre Clara Schumann.

Portrait de César Cui par Ilia Répine

Mais c’est avec un autre pianiste, et non des moindres, qu’elle va entretenir des relations amicales et une correspondance pendant plus de 20 ans. Il s’agit de Franz Liszt qui séjourne d’ailleurs plusieurs fois au Château d’Argenteau. Tout comme lui, elle se passionne pour la musique russe et elle s’emploie activement à faire découvrir aux musiciens et au public ce répertoire encore peu joué chez nous avant les années 1880. Pour cela, elle organise des concerts, publie un livre d’entretiens avec le compositeur russe César Cui, elle apprend le russe et s’attelle avec l’aide d’étudiants à la traduction des mélodies de Rimsky-Korsakov, Cui et Borodine. Par ailleurs, elle se liera d’amitié avec ces deux derniers qui lui dédieront des œuvres et séjourneront, eux aussi à plusieurs reprises au château d’Argenteau. Plusieurs œuvres seront composées dans les murs de ce château en province de Liège, et notamment l’opéra le Flibustier de César Cui.

A son tour, elle séjournera à plusieurs reprises chez Cui, à Saint-Pétersbourg, et c’est d’ailleurs là qu’elle finira ses jours le 8 novembre 1890.

Avant les recherches de Marie Cornaz, peu savaient que Louisa de Mercy-Argenteau était plus qu’une mécène passionnée et engagée, qu’elle avait aussi mis la main à la pâte et composé ses propres œuvres. Parmi celles-ci, un cycle de 6 mélodies voix et piano basées sur des poèmes d’Hugo, Chénier et René Sully Prudhomme.

Ces mélodies ne sont pas sans rappeler celles de son ami Liszt. On l’entend de son traitement du piano mais aussi dans cette couleur du lied qui plane sur certains passages harmoniques. Pourtant, à aucun moment la mélodie ne se fait plus allemande que française. Ce recueil s’inscrit complètement dans son époque et montre une véritable connaissance du travail de composition.

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