Belgique

Paul Magnette à Jeudi en Prime : Dans l’affaire du greffier du Parlement wallon, "les responsabilités sont collectives"

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Paul Magnette, le Président du Parti socialiste, était l’invité de l’émission Jeudi en Prime, sur la Une, pour commenter l’actualité politique du moment. Des négociations au gouvernement fédéral sur le nucléaire et l’approvisionnement énergétique de la Belgique, à l’affaire du greffier et des dépenses du Parlement wallon en passant par la crise énergétique qui frappe le portefeuille de beaucoup, le menu était large.

"Les responsabilités sont collectives" et "c’est lamentable"

Paul Magnette est d’abord revenu sur l’affaire qui secoue le Parlement wallon depuis plusieurs semaines et les révélations autour du greffier de cette institution.

Il est question de plaintes pour harcèlement, mais aussi de dépenses beaucoup plus importantes que prévu pour le chantier de la maison des parlementaires et la construction d’un tunnel entre le parking et le Parlement.

Les responsabilités ? "Elles sont collectives" et "c’est lamentable", a réagi Paul Magnette, qui regrette "qu’on dépense trop d’argent public"'. Pour lui, le problème n’est pas propre au Parlement wallon. "Faites le même exercice à d’autres niveaux de pouvoir, vous allez découvrir les mêmes chiffres", a-t-il lancé.

Par rapport au greffier, Paul Magnette ne s’est pas prononcé sur les plaintes pour harcèlement, puisqu’une enquête est en cours. Par contre, pour ce qui est des dépenses engagées par le greffier, le président du PS estime que le greffier "un homme très professionnel" auquel les parlementaires ont fait confiance. "Il a abusé de la confiance qui lui était donnée, parce que c’est quelqu’un qui donnait toute l’apparence de la rigueur", a-t-il expliqué.

Le président du Parlement wallon, le socialiste Jean-Claude Marcourt, aurait-il dû savoir ? "Ce n’est pas une question d’homme", estime Paul Magnette. "Il y a une responsabilité collective", a-t-il ajouté.

Revoir les pratiques politiques

Le président du PS en a appelé à "revoir les pratiques". "On manque de règles publiques", a-t-il estimé en donnant l’exemple des voyages que font les mandataires politiques. "Faut-il voyager autant ?", s’est-il demandé, donnant l’exemple de pays où l’on fixe une enveloppe maximale pour de tels voyages.

"On peut faire des réunions par Zoom" (ndlr : visioconférence), a-t-il suggéré, estimant qu’il s’agirait de choses "sensées sur le plan environnemental" et qui mettraient aussi "un peu d’éthique dans les finances publiques".

Au passage, Paul Magnette a aussi appelé à mettre de l’ordre dans les dépenses des partis politiques puisque, par exemple, l’argent consacré aux réseaux sociaux n’est pas encadré. Il a notamment cité l’exemple du PTB : "Son président dépense aujourd’hui 1000 euros par jour sur Facebook", a avancé le Carolo.

L’Etat devrait reprendre le contrôle du nucléaire et imposer ses vues à Engie-Electrabel

Autre dossier abordé dans l’émission, celui de l’approvisionnement énergétique du pays et de la prolongation des centrales nucléaires.

"Le gouvernement s’est mis dans la pire des situations pour négocier", a estimé Paul Magnette, alors que le gouvernement est toujours occupé à discuter avec Engie des modalités de la prolongation de deux réacteurs, Doel 4 et Tihange 3, conformément à la décision de la coalition Vivaldi.

"Quand vous êtes le gouvernement et que vous dites 'j’ai besoin des centrales nucléaires', forcément l’exploitant va essayer d’en profiter", a expliqué le Président du PS. Cette décision de prolonger les deux réacteurs, "était nécessaire" et c’était "une décision de bon sens, en pleine crise énergétique", a estimé Paul Magnette.

La question de l’approvisionnement au cours de l’hiver 2025-2026

Se pose aujourd’hui la question de l’approvisionnement au cours de l’hiver 2025-2026, puisque les deux réacteurs de Doel 4 et Tihange 3 devront faire l’objet de travaux avant d’être opérationnels pour dix années de plus. "Ce n’est pas très chinois. On peut dire qu’il y a deux autres centrales qui doivent fermer début 2025, on peut les prolonger d’un an ou deux pour faire le lien entre les deux", a estimé Paul Magnette.

Au passage, le président du PS plaide pour que l’Etat reprenne le contrôle des centrales nucléaires. "Il s’agit de prolonger les centrales pour assurer qu’on ait assez d’électricité évidemment, mais aussi pour reprendre un contrôle public sur la production d’électricité dans notre pays et faire en sorte qu’on puisse contrôler les prix", a-t-il plaidé.

Quant aux actuelles négociations entre le gouvernement et Engie-Electrabel, le président du PS a exposé sa vision des choses : "On dit à Electrabel, 'écoutez, on a pris une décision. On prolonge deux centrales de dix ans, point. On ne vous demande pas si vous êtes d’accord ou pas, on vous dit qu’on doit le faire. A côté de cela, on doit sans doute prolonger deux autres réacteurs pour deux trois ans'. Si on n’arrive pas à aboutir dans dix, quinze jours, trois semaines, on l’impose, point à la ligne, par la loi. On décrète que l’on réquisitionne la production nucléaire et qu’on les oblige à produire à un coût fixé par l’Etat."

Paul Magnette comprend toutefois que "la décision ayant été prise tellement tardivement", Electrabel ne puisse pas "garantir que les centrales prolongées seront prêtes en 2026" et ce problème pourrait, selon lui, être contourné en prolongeant deux autres centrales en attendant.

Jeudi en Prime

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