Politique

Paul Magnette à Jeudi en Prime : en faveur d’un blocage européen des prix de l’énergie

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Paul Magnette, président du PS, était l’invité de l’émission Jeudi en Prime, sur la Une, après le Journal Télévisé. A la veille d’un conclave budgétaire, il est revenu sur les mesures adoptées dernièrement, notamment par rapport à l’augmentation des prix de l’énergie. Que faire d’autre ?

Des prix fixes pour le gaz au niveau européen

Le gouvernement a décidé, la semaine dernière, de diminuer les accises sur les carburants. Ce jeudi, à peine une semaine plus tard, cette réduction des accises est déjà effacée par l’augmentation du prix du diesel à la pompe, en raison de la flambée des prix sur les marchés internationaux.

Produits pétroliers un jour, gaz ou électricité un autre jour, on assiste à une volatilité des prix des produits énergétiques. Dans ce contexte, que faire de plus pour alléger la facture des ménages ? En matière d’électricité et de gaz, "on doit constater que le marché européen libéralisé est un échec complet. On a une spéculation absolue et des prix qui flambent", estime Paul Magnette, le président du PS. Pour lui, il faut sortir de cette logique. "Il faut que l’Europe négocie des achats groupés à prix fixes parce qu’on ne peut plus laisser les prix flamber de cette manière", déclare Paul Magnette, en attendant d’arriver à "une société 100% renouvelable", ce qui mettra "encore des années, 25 ans", ajoute le président du PS.

D’ici-là, Paul Magnette espère que la proposition du Premier ministre espagnol de bloquer les prix s’impose au niveau européen. "On doit bloquer les prix. C’est la seule manière qu’on a de garantir que les consommateurs continuent à payer leurs factures d’énergie et leurs carburants", continue le président du PS.

 

Paul Magnette réclame qu’on agisse sur les salaires

Il faut, selon le président du PS, "agir sur les salaires", c’est, estime-t-il, "la seule manière de permettre aux personnes qui n’en sortent pas de payer leurs factures".

Certes, le gouvernement a pris des mesures pour agir sur les prix en baissant les accises ou la TVA, de quoi, selon Paul Magnette, faire baisser "la facture moyenne d’énergie sur une année de 400 euros". Il y a aussi le tarif social élargi et les chèques énergie sur le mazoutMais pour le président du PS, Pour lui, agir sur les prix, comme on l’a fait pour les carburants récemment en baissant les accises, ne suffit pas. La preuve, en une semaine, l’effet de diminution des accises a été anéanti par l’augmentation des prix à la pompe. Face à la flambée des prix, pour le président du PS, "la seule manière de compenser, c’est d’augmenter les salaires", via l’indexation automatique, pour éviter une crise sociale.

Négocier avec les employeurs : "C’est normal à un moment donné que les employeurs soient aussi mis à contribution"

Dans la même logique, Paul Magnette demande que, face à l’augmentation des prix des carburants, les employeurs remboursent mieux les déplacements kilométriques. Il préconise une négociation à ce sujet. "Il y a des travailleurs qui doivent pratiquement payer pour aller travailler, tant l’augmentation des carburants est affolante", explique Paul Magnette. "C’est normal à un moment donné que les employeurs soient aussi mis à contribution", ajoute Paul Magnette. "C’est normal que les frais kilométriques soient mieux remboursés demain", continue-t-il.

L’Etat a-t-il atteint ses limites ? "On a pris trois milliards de mesures. Ces mesures, c’est de l’argent qui sort des caisses de l’Etat. Il doit bien rentrer dans les caisses aussi", déclare le président du PS, le regard tourné vers la "rente des producteurs", qu'"on doit taxer".

A la veille du conclave budgétaire, la rente nucléaire une source plus importante de recettes

La rente nucléaire, ce que les exploitants des réacteurs nucléaires payent à l’Etat est estimée à 118 millions dans le budget de l’Etat. "Cela doit être beaucoup plus. Ce n’est pas normal qu’elle soit aussi basse", estime Paul Magnette. Et le président du PS, ministre de l’Energie dans les gouvernements Verhofstadt III et Leterme I (2007-2010) de rappeler qu’il avait obtenu, à l’époque des producteurs d’électricité le paiement d’une rente nucléaire. "On observait à l’époque que les coûts de production du nucléaire étaient très bas, de l’ordre de 20 euros du MWh et les prix de vente étaient beaucoup plus élevés. Donc, ils faisaient un bénéfice excessif. On a pu capter entre 250 et 500 millions d’euros par an".

A écouter Paul Magnette, le gouvernement fédéral serait avisé de revoir la rente nucléaire, notamment pour financer "un tarif social pour les classes moyennes", cher au PS. "Sur l’électricité produite sur base nucléaire, la rente nucléaire, on peut aller chercher au moins 500 millions d’euros", estime Paul Magnette.

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