Pauline Viardot chante énormément et à force de tirer sur ses cordes vocales, elle va les briser. Elle pour qui la musique est toute sa vie, va alors renoncer à la scène, à l’âge de 42 ans, pour se dédier entièrement à la composition. Elle écrit des opérettes, des œuvres instrumentales, souvent pour violon et piano, des œuvres chorales, des mélodies, et met en musique des textes de Théophile Gautier, Alfred de Musset, Pierre de Ronsard, ou encore Pouchkine, Goethe et Dante. Pauline Viardot était polyglotte, et c’est sans doute la seule compositrice qui a créé des mélodies sur des textes français, italiens, espagnols, allemands, anglais et russes, six langues qu’elle parlait couramment, car Pauline Viardot est européenne avant tout.
Pauline Viardot, musicienne hors-norme qui a mené d’abord une flamboyante carrière de cantatrice, en France et dans toute l’Europe, avant de se consacrer à l’enseignement et à la composition. Une femme qui fut épaulée par son époux, dans sa voie artistique et qui n’a pas eu besoin de se préoccuper des obligations domestiques. Son influence fut grande sur le monde artistique et littéraire de son temps, pendant plus d’un demi-siècle. Sa vie fut longue et bien remplie, elle est décédée presque nonagénaire à l’ère du gramophone, emportant avec elle cette voix que Camille Saint-Saëns avait un jour comparée au goût d’une orange.