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Pensions : "Je ne pense pas que nous pourrons établir une nouvelle liste des métiers pénibles", estime Vincent Vandenberghe

Vincent Vandenberghe : "Il n'y aura probablement pas de nouvelle liste des métiers pénibles dans la nouvelle réforme des pensions"

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En 2018, le ministre fédéral des Pensions en place Daniel Bacquelaine (MR) tentait d’élargir la liste des métiers pénibles pour le calcul de la pension. Une tâche complexe qui s’était finalement soldée par un échec, faute d’un accord avec les partenaires sociaux pour le secteur privé, rappelait sur le plateau de "QR le débat" Christophe Bombled, député fédéral MR. "Voir ce qu’est un métier pénible ou pas est difficile, il faut des critères objectifs."

 

Christophe Bombled : "Voir ce qu'est un métier pénible ou pas est difficile"

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Pourtant aujourd’hui encore, beaucoup espèrent voir la pénibilité de leur profession reconnue pour pouvoir partir à la retraite plus tôt.

La secrétaire fédérale de la FGTB, Selena Carbonero Fernandez, y serait favorable. "La plupart des travailleurs que l’on rencontre et qui sont confrontés à des circonstances de pénibilité nous disent qu’ils ne tiendront pas le coup jusqu’à l’âge de 65 ans et encore moins jusqu’à l’âge de 67 ans", affirme-t-elle. "En Belgique, l’espérance moyenne de vie en bonne santé est à 64 ans, il y a déjà une hérésie avec cette trajectoire d’augmentation de l’âge de départ à la pension."

Pour elle, les critères pris en compte dans le calcul de la pénibilité des métiers doivent être élargis. "Il s’agit du travail de nuit, à pause et les services interrompus. Mais ces critères sont trop réducteurs. Pensons aux caissières qui passent leurs journées à passer des articles devant la caisse et finissent par se démolir les épaules, aux aides ménagères qui après cinq ans voient leur risque de tomber malade augmenter de 85%. Physiquement, ces personnes ne tiendront pas le coup. Il faut penser aux tâches répétitives et aux contraintes posturales."

Selena Carbonero Fernandez : "Il faut élargir la liste des métiers pénibles"

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Pour le Secrétaire d’État pour la Relance et les Investissements stratégiques Thomas Dermine (PS) aussi, c’est important. Pour lui, tout le monde n’est pas égal face à la pension. Les personnes qui exercent un métier pénible ont plus de chance de perdre la vie plus tôt que les personnes qui n’exercent pas de métier pénible. Il faut donc que cette différence soit prise en compte.

Thomas Dermine : "Tout le monde n'est pas égal face à la pension et il faut en tenir compte"

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Mais élargir cette liste est-il faisable ?

Pour l’économiste de l’UCLouvain Vincent Vandenberghe, les chances de voir la liste de ces métiers élargie sont quasi nulles. "On va continuer à travailler sur la question, mais je ne suis pas sûr que nous pourrons nous entendre sur une nouvelle liste de régimes spéciaux. Il est trop difficile d’établir des critères précis. Quand on regarde bien les chiffres, je pense que nous serons probablement condamnés à imaginer des solutions qui passent par une approche individualisée. Cela nous amène vers une version à moderniser de ce que font les assurances invalidité ou la prévention des risques et de la pénibilité liée au travail. C’est probablement à refinancer."

Pour la députée fédérale Les Engagés Catherine Fonck, l’approche personnalisée serait un bon compromis. "Des promesses ont été faites, on ne peut pas les balayer d’un revers de bras. La majorité des personnes de 60-65 ans en Belgique sont des personnes qui basculent en invalidité si elles ne peuvent pas avoir de départ anticipé à la pension. Et elles sont pénalisées puisqu’elles perdent 40% de leur salaire dans un premier temps et une partie de leur pension dans un deuxième temps", contextualise-t-elle. "L’approche individuelle est intéressante. Cela permettrait à des personnes de travailler plus longtemps de manière différente, c’est-à-dire avec une intensité et un poste différent."

Catherine Fonck : "Construire une approche individualisée pour les métiers pénibles est une bonne chose"

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