Pour mettre en œuvre le Pacte d’Excellence, nos écoles auront besoin de plus de personnel. Résoudre la pénurie, attirer plus de jeunes mais aussi les faire rester dans le système devient donc une priorité. Et il y a urgence. Chez les enseignants débutants, le taux d’abandon dans les 5 premières années atteint 35%. "Pour certains enseignants, les premières années, c’est le parcours du combattant, explique Sandrine Lothaire. On leur offre rarement un temps plein tout de suite, ce qui implique souvent des difficultés financières. Les jeunes héritent aussi des classes les plus difficiles, des horaires les plus inconfortables. Cela peut évidemment décourager."
Un autre phénomène récent explique aussi ce taux élevé d’abandon du métier chez les jeunes : le recours de plus en plus fréquent à des enseignants sans le titre requis. En effet, sur le terrain, la pénurie est telle que les directions engagent des professeurs mal formés, voire pas formés du tout. "Pour ces enseignants qui n’ont pas le titre pédagogique, le choc de la réalité est nettement plus dur que pour ceux qui sont outillés pour donner cours, poursuit Sandrine Lothaire. Et cette sortie du système scolaire est nettement plus importante chez les non-diplômés, cela contribue beaucoup à la problématique de la pénurie."
La Fédération Wallonie-Bruxelles a annoncé des mesures afin de mieux encadrer les jeunes profs, diplômés ou non. En attendant, les directions d’écoles s’impatientent. Elles ne veulent pas se retrouver, comme en fin d’année dernière, contraintes d’annuler des examens, faute d’avoir pu dispenser certains cours.