Face à la pénurie d’infirmiers, les hôpitaux rivalisent de d’ingéniosité pour attirer les étudiant(e) s. Tandis que certains travaillent en job étudiant aux urgences, d’autres se voient proposer des contrats longue durée avant même d’avoir fini leurs études. Dans les couloirs des hôpitaux, la course aux recrutements est lancée.
Dans le tumulte des urgences de l’hôpital de Jolimont à la Louvière, un visage juvénile sort du lot. Arno, 25 ans, est au chevet d’une patiente. "Vous connaissez bien Jolimont ? Ah vous êtes une habituée". Cela fait déjà quelques mois qu’il prête main-forte à l’équipe. Il est en stage et passe donc beaucoup de temps dans ce service. D’autant plus qu’Arno a décidé de ne pas s’arrêter là. En plus de ses heures de stage, il travaille aussi en tant qu’étudiant. "L’opportunité qu’on me donne est géniale parce que j’ai la possibilité de me spécialiser et de continuer à avoir un revenu. C’est essentiel car je viens d’emménager et sans revenu ce serait vraiment compliqué".
Fanny, elle aussi, travaille en job étudiant à l’hôpital. Elle combine même avec des heures dans une maison de repos. Pour elle, travailler en même temps qu’elle fait ses études est un vrai plus. "Ça permet de garder un pied dans le milieu hospitalier. Ça permet aussi de développer sa pratique et d’être beaucoup plus autonome alors que lorsqu’on est en stage, on a nos limites".
Et du point de vue des écoles, c’est aussi une bonne solution. "Beaucoup d’étudiants jobbent. S’ils ne travaillent pas à l’hôpital, ils vont aller travailler chez Action ou chez Colruyt", explique Cécile Sottiaux, directrice de département à la Haute école de Louvain en Hainaut (Jolimont). "Je pense que c’est plus intéressant pour eux de jobber dans le domaine de leur profession". En tout cas, l’idée semble plaire car ici à l’hôpital de Jolimont pas moins de 70 étudiants infirmiers travaillent à l’hôpital.