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Pérou : la présidente appelle à "une trêve nationale" pour "rétablir le dialogue"

La présidente péruvienne, Dina Boluarte, le 7 décembre 2022.

© Anadolu Agency

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Par AFP, édité par Romane Bonnemé

La présidente péruvienne Dina Boluarte a appelé mardi à une "trêve nationale" alors que les manifestations réclamant son départ et la dissolution du Parlement ne faiblissent pas et ont déjà fait 46 morts.

"Je n’ai pas l’intention de rester au pouvoir"

"J’appelle ma chère patrie à une trêve nationale" pour "rétablir le dialogue", "fixer un agenda pour chaque région" et "développer" le pays, a-t-elle déclaré lors d’une intervention devant la presse étrangère.

"Je ne me lasserai pas d’appeler au dialogue, à la paix et à l’unité", a-t-elle ajouté, répétant presque mot pour mot une phrase déjà prononcée le 20 janvier lors d’une intervention télévisée.

"Je n’ai pas l’intention de rester au pouvoir", a-t-elle dit, assurant vouloir respecter la Constitution et se retirer lors des élections qui ont été avancées à 2024.

"Ma démission résoudrait-elle la crise et la violence ? Qui assumerait la présidence de la République ?", a-t-elle interrogé. Visiblement émue, Mme Boluarte a aussi demandé "pardon pour les morts".

Enorme fossé entre la capitale et les provinces pauvres

Les manifestants demandent inlassablement sa démission, la dissolution du Parlement et la création d’une Assemblée constituante. Les troubles ont commencé le 7 décembre après la destitution et l’arrestation du président de gauche Pedro Castillo, accusé d’avoir tenté un coup d’Etat en voulant dissoudre le Parlement qui s’apprêtait à le chasser du pouvoir.

Ancienne vice-présidente de M. Castillo, avec lequel elle a été élue sur le même ticket en 2021, Mme Boluarte, a souligné qu’elle avait comme lui des origines andines.

"Ca l’arrangeait de faire ce coup d’Etat afin de se victimiser et de déplacer tout cet appareil paramilitaire et de ne pas répondre devant le procureur des actes de corruption dont il est accusé. Il n’y a pas de victime ici, M. Castillo : il y a un pays qui saigne à cause de votre irresponsabilité", a-t-elle lancé.

La crise est aussi le reflet de l’énorme fossé entre la capitale et les provinces pauvres qui soutenaient le président Castillo et voyaient son élection comme une revanche sur ce qu’ils voient comme le mépris de Lima.

Une grande manifestation rassemblant des milliers de protestataires pauvres, venus des régions andines, devait avoir lieu dans l’après-midi à Lima.

Sur le même sujet : Extrait JT (26/01/2023)

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