Economie

Perspectives de la Banque nationale : l'économie belge plus robuste que prévu malgré beaucoup d'incertitudes

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Par Elisabeth Groutars avec Belga

La Banque nationale de Belgique avait prédit que l'économie stagnerait aux deuxième et troisième trimestres 2022 en raison de nouveaux problèmes de chaîne d'approvisionnement et des prix de l'énergie très élevés.

Mais aujourd'hui, la BNB est porteuse d'une bonne nouvelle : la croissance est restée résolument positive. L'amélioration de la situation sanitaire semble l’avoir emporté sur l'impact de la guerre en Ukraine, la hausse de l'inflation et la baisse de la confiance des consommateurs et des entreprises.

A ce stade, il n’y a aucune indication pointant vers une profonde récession ou une crise de longue durée. L'économie belge reste "plus robuste que prévu" selon le gouverneur Pierre Wunsch. Mais elle sera encore marquée par une très forte incertitude en 2023. Avec des perspectives néanmoins plus sombres pour les entreprises. 

L’inflation a culminé en octobre 

Selon la BNB, l’inflation globale a culminé en octobre pour ensuite être plus modérée à partir de novembre dernier. Ceci s’explique notamment par la baisse des prix du gaz sur les marchés internationaux depuis fin août.

En croissance du PIB, le troisième trimestre (+0,2%) a été meilleur qu'attendu (-0,1%). L'année s'achève donc sur une progression de 3,1%. Pour 2023, la BNB table sur une croissance de 0,6%. 

Pouvoir d'achat en hausse en 2023 

Globalement, après s'être contracté en 2022, le pouvoir d'achat devrait progresser de 6 % sur 2023-2025. Malgré des prix de l’énergie et de l’alimentation qui continueraient à augmenter, la consommation des ménages ne ralentirait que faiblement et temporairement et repartirait à la hausse en 2023, grâce à cette nette progression du pouvoir d’achat. 

Augmentation modeste du taux d'emploi 

Selon la BNB, à partir du deuxième trimestre 2023, la création d'emplois devrait repartir à la hausse, quoiqu'à un rythme plus modéré que celui observé dans un passé récent, en raison d'une coûts salariaux et difficultés de recrutement. 

Dans un contexte de marché du travail structurellement tendu, les employeurs devraient s'abstenir de licencier des travailleurs et de recourir plutôt à une certaine rétention de main-d'œuvre. 

Le taux d'emploi n'augmenterait que modestement sur l'horizon de projection, pour atteindre 72,6 %en 2025. La BNB fait remarquer que ce chiffre :"est encore bien en deçà de l’objectif de 80 % fixé par le gouvernement pour 2030"

Par ailleurs, du fait de créations nettes d'emplois modérées, le taux de chômage, qui s'établissait à 5,4 % au premier trimestre 2022, proche de son niveau pré-pandémique, remontera à environ 6,3% d'ici 2024. Il devrait baisser par la suite.

Avenir plus sombre pour les entreprises 

Les hausses de coûts en personnel (+8,5% dans le secteur privé) et en énergie pèsent sur la rentabilité des entreprises. La perte de part de marché atteindrait ainsi -2,4% en 2023, soit trois fois plus qu'en temps normal. 

​​Les investissements des entreprises ont chuté aux deuxième et troisième trimestres. Ces investissements devraient rester modérés pendant un certain temps encore et commencer à reprendre mi-2023. 

 

Enfin, du côté des finances de l'État, la BNB s'inquiète d'une situation qui pourrait devenir intenable dans les prochaines années, avec un déficit budgétaire s'élevant jusqu'à 5,3% du PIB dès 2023. 

Cependant, ces perspectives économiques reposent sur une série d'hypothèses, notamment en ce qui concerne l'évolution des coûts et de l'inflation. La BNB soulève que "l'incertitude planant autour de ces projections économiques est encore beaucoup plus grande qu'habituellement"

 

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