Tel un gardien du temps, l’horloge titanesque suspendue au-dessus de la scène en témoignait, Peter Gabriel était hier au Sportpaleis d’Anvers pour défendre en " live " un nouvel album attendu depuis deux décennies. Loin d’une entrée spectaculaire à la U.S trente ans plus tôt où il débarquait d’une cabine téléphonique sortie des entrailles de la scène, le chanteur a débarqué ce mardi tel un pèlerin, sans musique, sans effet de lumières.
D’emblée, Il s’adresse à son public, en grand orateur qu’il est, en parlant de notre temps : une époque où nous sommes tous en proie au doute face au vrai du faux. Il ironise même avec humour sur les avatars en imaginant un " autre " Peter Gabriel se prélassant aux Caraïbes plutôt que d’être celui qui est là, présent devant son public. Il introduit alors ses musiciens qui l’accompagnent, pour certains, depuis de longues années. Parmi ceux-ci, Manu Katché, David Rhodes et le bassiste Tony Levin qui fêtait hier ses 77 ans, la salle n’hésitant pas à honorer cet anniversaire en chantant un " happy birthday to you " sincère et bienveillant.
On ressentait d'ailleurs vraiment le plaisir qu’il avait d’être sur scène avec ses musiciens, plus particulièrement sur le morceau "Road to Joy".