Motards et coups de sifflet. C’était le branle-bas de combat, ce mercredi, à la commune de Molenbeek. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit à la fois une commissaire européenne et deux ministres de la Santé, le fédéral (Frank Vandenbroucke) et le régional (Alain Maron).
La commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides, avait demandé à voir les efforts fournis par les communes pour aider la population à lutter contre la pandémie et à se faire vacciner. Et Frank Vandenbroucke l’a emmené à Molenbeek. Une idée a priori quelque peu étonnante : avec un taux de vaccination complète (deuxième dose) tournant autour des 23%, la commune est une des plus mauvaises élèves de la Région bruxelloise. Et la Région elle-même est à la traîne par rapport au reste du pays.
Difficultés et efforts
Mais Frank Vandenbroucke a justifié son choix : " C’est pour montrer à la fois les difficultés rencontrées sur le terrain et les efforts investis, parce que c’est un combat difficile. Pour l’instant, les efforts ne sont pas encore tout à fait couronnés de résultats, c’est un travail intensif en main-d’œuvre, mais il faut persévérer. "
Ses efforts, justement, la commune les a présentés, non sans fierté, à la commissaire européenne : création d’une plate-forme solidaire pour venir en aide aux personnes démunies frappées par la crise, call centre pour contacter les personnes non-vaccinées et les sensibiliser à l’importance de ce geste, volontaires qui parcourent les marchés pour faire le même travail en les interpellant dans leur langue, véhicule avec des haut-parleurs circulant dans les rues de la commune…
Attention, fake news !
Catherine Moureaux, la bourgmestre, est consciente de la difficulté à convaincre les indécis. Elle estime que si, chez les personnes âgées, le taux est bon (il tournerait autour des 75%), il est à présent urgent de s’adresser aux autres tranches d’âge. Mais elle pointe deux adversaires : l’été, qui interrompt pas mal d’efforts. Et les réseaux sociaux : " On a une grosse difficulté dans le chef des médias sociaux et d’une seconde opinion publique qui se crée à cause des fake news. Des fake news qui sont diffusées d’une manière large et qui affirment par exemple que la vaccination rend stérile, ce qui est totalement faux. Ça pollue l’esprit de toute une série de personnes. Je pense que c’est une part importante de l’explication. "