En 2022, 86.000 faits de fraudes informatiques étaient recensés en Belgique, c’est une augmentation de 13% en un an. Et 42.000 de ces faits d’escroquerie étaient directement liés à Internet. Cette augmentation est liée à la hausse du télétravail et au développement de produits toujours plus connectés.
Heureusement pour les victimes, les banques sont obligées d’intervenir depuis 2018. Enfin, dans certains cas. Si la banque parvient à prouver que la victime a été gravement négligente, la victime peut dire adieu à son remboursement. Mais qu’est-ce qu’une "négligence grave" ?
En théorie, on peut parler de négligence grave lorsqu’une personne indique son code pin sur sa carte de banque ou le laisse à vue à proximité de la carte (sur un papier dans le portefeuille, par exemple). "Nous avons le même problème avec le phishing. Si une personne reçoit un email soi-disant de sa banque qui dit que son compte a été bloqué, qu’elle clique sur le lien et finit par donner les chiffres de sa carte bancaire ou son code PIN, cela peut-être considéré comme une négligence grave", indique Tilen Cuk, chercheur à la faculté de Droit de l’ULB.
Mais dans la pratique, la notion de "négligence grave" est bien plus floue. "Pour un même cas, j’ai déjà reçu deux réponses différentes de banques différentes. L’une acceptait de rembourser, l’autre refusait. Alors qu’est-ce que la négligence finalement ? Les banques font du cas par cas, ce qui amène à une décision inexplicable", affirme Rosetta Albelice, avocate en droit pénal.