Ce roman, Philippe Claudel (Les Âmes grises, Le Rapport de Brodeck, L’Archipel du Chien…), a mis 9 ans à l’écrire, s’alimentant de tout ce qui se passe dans le monde.
"J’ai toujours considéré qu’un écrivain, c’est un petit peu comme un paratonnerre. On est là pour enregistrer les tremblements du monde […], par exemple, le principe de vérité. Depuis quelques années, on a découvert ce qu’on appelle maintenant, une expression complètement incroyable, "les vérités alternatives". Avec des présidents comme Trump ou comme Poutine, on voit des gens qui réécrivent l’histoire, qui disent : ah non, ce que vous prenez comme vérité n’en est pas une pour moi. […] Et ça, c’est très intéressant et ça a été au coeur aussi de l’écriture de ce livre."
La coexistence des religions dans nos sociétés, vue par certains comme un affrontement, est également centrale dans le roman, avec le meurtre d’un curé, le portrait d’une Eglise plutôt vieillissante et d’une population qui abrite aussi une communauté musulmane. Jusqu’au meurtre du curé, tout se passe bien. Mais après, ce ne sera peut-être plus complètement le cas…
"Quand on écrit un livre, il faut donner une sorte d’aperçu du théâtre humain. Il y a des saints, des martyrs, des êtres gouvernés par le mal, il y en a qui tombent, il y en a qui sont dans la rédemption. Donc, c’est tout ça qu’on met en scène un peu comme un tableau. […] C’est un livre qui doit beaucoup à la peinture, en particulier à la peinture flamande, aux primitifs, type Bosch ou Brueghel."