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Philippe Close (PS) sur la crise du logement : "Il faut trouver un équilibre pour que Bruxelles continue à être une ville habitée et pas juste une ville de visiteurs"

L'invité de Matin Première : Philippe CLOSE

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Alors que les vacances d’automne, désormais prolongées à deux semaines, touchent doucement à leur fin, la Ville de Bruxelles affiche presque les chiffres touristiques de 2019. Il faut dire que la capitale compte sur son territoire de nombreux lieux culturels et historiques à visiter ou redécouvrir.

Deuxième ville la plus cosmopolite du monde avec 184 nationalités, Bruxelles voit d’ailleurs son nombre de chambres d’hôtel s’accroître. "Le tourisme, c’est près de 35.000 emplois. Un emploi évidemment peu délocalisable, qui bénéficie d’abord aux Bruxellois, mais aussi à l’ensemble des Belges qui viennent travailler dans notre capitale", note son bourgmestre Philippe Close (PS), invité de Danielle Welter à Matin Première.

Outre le retour des touristes, Bruxelles voit également "de plus en plus d’habitants revenir vivre en ville. En 20 ans, ce sont 200.000 habitants en plus en Région bruxelloise." Le défi pour la Ville de Bruxelles est ainsi de gérer cet équilibre.

"Si on prend la problématique du logement par exemple, il ne faudrait pas que l’on bascule dans ce qu’on a pu rencontrer dans des villes comme Barcelone ou Amsterdam où à un moment donné, se loger pour les habitants devient impossible parce qu’on voit l’explosion de plateformes type Airbnb", constate le socialiste. La Ville se veut dès lors vigilante sur la question en prenant des "mesures strictes pour que ça continue à être une ville habitée et pas juste une ville de visiteurs".

NEO, un projet qui peine à se concrétiser

Et si le tourisme de loisirs se porte bien, le bilan est loin d’être le même pour les voyages d’affaires. "On a la chance d’être une capitale européenne, d’avoir le siège de l’OTAN, d’avoir plus de 1500 organisations internationales sur notre territoire, mais il nous manque des grandes infrastructures", détaille Philippe Close.

Pour cette raison, la Ville de Bruxelles entend développer et rénover le plateau du Heysel au travers de son projet d’envergure NEO"Il faut se rendre compte qu’un tourisme de loisirs dépense environ 150 euros dans sa destination quand on un congressiste en dépense 400. Donc c’est une retombée économique extrêmement importante. Et nous sommes la première ville universitaire du pays avec plus de 100.000 étudiants dans le supérieur, mais aussi énormément de chercheurs. C’est à travers tous les congrès – et pas seulement les congrès médicaux – que l’on peut aussi positionner Bruxelles comme une ville de connaissances."

Alors que la Région bruxelloise vient de postposer sa quote-part de 8 millions d’euros, qu’un partenaire privé a laissé tomber, que le projet essuie de nombreux problèmes urbanistiques, NEO "reste essentiel pour le côté social de Bruxelles, les nombreux emplois qui en dépendent, mais aussi son côté économique", appuie le bourgmestre, qui garde foi en ce projet.

Good Move ou bad move ?

Après le piétonnier qui avait fait un tollé à l’époque dont se targue aujourd’hui le bourgmestre socialiste, le nouveau plan de circulation du Pentagone, instauré à la fin de l’été, fait depuis quelques mois couler beaucoup d’encre, tout comme dans les autres communes bruxelloises qui adoptent à tour de rôle le plan régional Good Move. Pour cause, de nombreux riverains se plaignent de ne pas avoir été consultés, réclamant dès lors son arrêt immédiat.

"C’est un plan difficile on le sait, mais être en t-shirt un 31 octobre à Bruxelles, ce n’est pas possible non plus", justifie le bourgmestre. Et de poursuivre : "si vous devez prendre votre voiture, pas de problème, vous la prenez. Il y a 12.000 places de parking dans le centre. Mais on vous demande de réfléchir à votre mode de déplacement. On a énormément investi dans les transports en commun à Bruxelles, c’est le premier budget de la Région bruxelloise".

Pour le socialiste, il importe dès lors de rassurer les citoyens, de les écouter et de continuer à avancer dans le plan. "Il faut aussi que nos villes respirent. Si on a plus d’habitants, c’est important de donner plus de respiration et plus d’espaces publics. […] Il n’y a pas plus immobile qu’une voiture. 95% du temps, ça ne bouge pas."

Des familles dorment dans les rues de la capitale de l’Europe

Le long du canal, là où se trouve le Petit Château, de nombreuses familles campent dans l’espoir de trouver de place dans un centre d’accueil de Fedasil, qui indique en manquer. Une situation jugée inadmissible par l’invité de Matin Première.

"Nous avons proposé des hôpitaux, des homes, des lieux pour cela, ce qu’il manque aujourd’hui, c’est du personnel à Fedasil (Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile, ndlr). Ce n’est quand même pas chinois au niveau fédéral de recruter 200 personnes", souligne Philippe Close, qui attend d’ici la semaine prochaine des mesures fortes.

"Je comprends la révolte des citoyens, qui ne comprennent pas que des familles dorment dehors alors que les températures vont encore tomber. Ça n’est pas admissible. Les bourgmestres bruxellois prennent leurs responsabilités. Il y a de nombreux lieux qui sont proposés à Fedasil, à eux de les occuper", conclut le socialiste.

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