Philippe Defeyt explique qu’il y a une différence entre une situation individuelle (certaines personnes ont vu leur pouvoir d’achat baisser fortement) et la masse globale de la situation. "Ce n’est évidemment pas la même chose, puisqu’il y a de plus en plus de Belges, de plus en plus de travailleurs et donc il peut y avoir des différences entre les deux". Mais ce qu’analyse aussi l’économiste, c’est que tous les travailleurs ne sont pas protégés de la même façon par rapport à l’indexation et l’évolution des prix. "Il y a, par exemple des travailleurs qui sont indexés une fois par an. Ça veut dire que depuis janvier, leur pouvoir d’achat ne cesse de se dégrader par ce qu’il n’y a pas d’indexation en cours d’année". L’OCDE dit d’ailleurs qu’il ne faut pas forcément modifier le système à court terme, mais peut-être peut-on améliorer le mécanisme, explique l’expert.
Aujourd’hui avec une inflation de 8% sur l’ensemble de l’année ce qui étaient des différences deviennent des inégalités
Autre analyse de l’économiste, des différences qui n’étaient pas trop lourdes de conséquences jusqu’à présent deviennent des inégalités. "L’exemple de l’indexation est un bel exemple. Quand l’inflation est de 1% ou 1,5%, qu’il y ait des différences dans les mécanismes d’indexation n’est pas dramatique, mais aujourd’hui avec une inflation de 8% sur l’ensemble de l’année ce qui étaient des différences deviennent des inégalités". Il ajoute que celui qui avait une carte carburant avant la crise, a aujourd’hui un avantage important. Idem pour une maison bien isolée en comparaison à une une maison mal isolée, "ces différences deviennent des inégalités et parfois des inégalités lourdes".