Les Classiques

Philippe Gilbert avant l'Amstel : "Je n'ai pris aucun plaisir depuis le début de la saison, mais ma forme revient"

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Par Jérôme Helguers

Ce dimanche, Philippe Gilbert va disputer sa 15ème et dernière Amstel Gold Race. Il a déjà remporté quatre fois cette classique néerlandaise mais sait qu’un cinquième succès sera très compliqué.

À 48 heures de l’Amstel Gold Race, l’équipe Lotto Soudal a organisé ce vendredi matin un rendez-vous en vidéoconférence avec Philippe Gilbert. Pour sa dernière saison dans le peloton, le coureur de Remouchamps a vécu, jusqu’ici, un début d’année assez frustrant. "Je viens de traverser une période assez longue avec des maladies : bronchite, sinusite, etc. Je n’ai pas pu m’entraîner correctement et participer au final des courses. J’étais comme bridé, je roulais mais pas avec l’intensité nécessaire. Je restais à un niveau trop bas que pour être performant".

"Maintenant, je me sens mieux et presque guéri à 100%. Je sens que la forme monte également et j’espère enfin retrouver de meilleures sensations. Du coup, pour l’Amstel, je serai content si j’ai pu faire la course et être dans le final. J’ai repris du plaisir à l’occasion de la Vuelta Limburg, car j’ai pu être acteur de cette course. J’ai été capable d’attaquer et de suivre les mouvements de course. Après, ce n’était pas une World Tour, mais il y avait un bon niveau. Ces efforts m’ont fait du bien, c’était intense. Jusqu’ici, depuis le début de saison, c’était juste 'se contenter de suivre'. Je ne prenais aucun plaisir car j’étais à fond et au final, je devais quand même lâcher. Je ne conçois pas le sport comme ça. Pour moi, il faut être actif et jouer un rôle".

Si la ligne d’arrivée avait été maintenue au sommet du Cauberg, j’en aurai gagnées beaucoup plus

L’émotion sera grande pour Phil sur ces routes néerlandaises qu’il connaît tant et qu’il maîtrise tant. "Si je dois trancher entre Amstel et Liège comme course de cœur ? C’est difficile… Mes chances de résultat sont plus élevées à l’Amstel Gold Race qu’à Liège-Bastogne-Liège. Depuis que j’ai choisi de miser un peu plus sur les Flandriennes, je me suis musclé et je suis moins léger. Du coup, avec ce changement physique, le final de Liège est devenu plus compliqué pour moi. Chaque kilo compte sur une course avec 4.200 de D + sur Liège. L’Amstel est une course où il faut y aller plus en force, c’est plus technique aussi, avec une grande importance pour le placement. Malgré les changements de parcours, j’ai réussi à gagner plusieurs fois. C’est la preuve que c’est une course et une région qui me conviennent très bien. Mais je pense que si la ligne d’arrivée avait été maintenue au sommet du Cauberg, j’en aurais gagnées beaucoup plus. Mais c’est comme ça, on s’adapte ! Depuis le début de l’année, j’ai déjà vécu pas mal de 'dernière fois'. Chaque course est la 'dernière fois' pour moi. À Maastricht, il y a pas mal de monde sur la place où le départ est donné. Il y aura plus de proximité avec le public là-bas, parce qu’au départ de Liège-Bastogne-Liège, il n’y a jamais personne au départ car la ville est bloquée et inaccessible ce jour-là".

Le rendement de Van der Poel est impressionnant

Réaliste par rapport à ses chances, Philippe Gilbert pointe sans surprise Mathieu Van der Poel comme grand favori. "À partir du moment où Mathieu Van der Poel est au départ, il est toujours dangereux. Il a un gros rendement, il court peu mais gagne beaucoup. Quand on regarde ses statistiques, c’est impressionnant. On n’a pas encore la liste officielle des partants donc c’est compliqué d’évaluer les adversaires. Entre les blessés, les malades, les formes et méformes, c’est un casse-tête de savoir qui sera au départ ou pas. Certains coureurs vont abandonner le Tour du Pays basque pour venir à l’Amstel Gold Race. Chez nous, chez Lotto Soudal, ce sera le cas. Quoiqu’il arrive, il y aura beaucoup de bons coureurs et ce sera compliqué", conclut Phil.