Cyclisme

Philippe Gilbert : "Ça fait deux bons mois que j’ai raccroché... et ça me manque déjà"

Philippe Gilbert a accordé une interview au quotidien français L’Equipe. Le coureur fraîchement retraité est revenu sur son actualité, mais aussi sur sa carrière.

© Belga

Philippe Gilbert a accordé une interview au quotidien français L’Equipe. Le coureur fraîchement retraité est revenu sur son actualité, mais aussi sur sa carrière.

Alors qu’il a raccroché le vélo il n’y a pas si longtemps, Philippe Gilbert continue de suivre tout ce qui se dit ou se passe autour du cyclisme comme il l’a affirmé au quotidien L’Equipe.

"Le cyclisme a été ma vie. Ça fait deux bons mois que j’ai raccroché et ça me manque déjà. Je me rends compte que j’ai consacré une grande partie de ma vie au vélo. Et la voie qui s’ouvre aujourd’hui sera différente, mais jamais je ne pourrais me détacher du vélo. Je lis encore la presse spécialisée. Je me tiens au courant de tout ce qui se passe."

Si l’ancien champion ne se dit pas nostalgique, il revient quand même sur sa carrière et les chemins pris, pas toujours facile :

"J’ai profité jusqu’à la fin de ma carrière, justement pour ne jamais me dire que j’avais loupé des occasions. Je peux dire que j’ai tout exploré. Et puis, j’ai toujours pris des risques car j’aimais les défis. J’ai souvent été le seul à y croire. Même dans mon entourage proche on était sceptique. Etrangement, ça me réconfortait dans mes choix. J’ai toujours eu la conviction que ça paierait. Et ça a toujours payé. Je ne voulais pas avoir une carrière classique, être enfermé dans un registre et ne plus en sortir. Aujourd’hui, je peux être fier de ce parcours, car j’ai touché à tout sauf au classement général des grands Tours. J’estime que je n’ai pas assez de qualité pour y faire un résultat probant. Je pense que si j’avais vraiment sacrifié tout, j’aurais pu faire au mieux une place entre 8 et 15. Mais qu’est-ce qu’on en a à faire sur un palmarès ?"

La qualité plutôt que la quantité, Gilbert évoque aussi le manque de volonté de certains coureurs

Philippe Gilbert a beau avoir un palmarès qui fait de lui l’un des plus grands, lui ne s’estime pas comme un coureur qui a beaucoup gagné. Mais quitte à choisir : "quand on regarde la liste de mes succès, elle est plutôt pas mal au niveau de la qualité. J’ai côtoyé André Greipel chez Lotto. Lui, il allait chercher toutes les petites victoires faciles sur toutes les petites courses. Du coup, quand tu fais ça, tu augmentes vachement tes chances de victoire. Moi, je ne voulais pas de ça, je préférais m’entraîner, faire des reconnaissances et arriver bien sur les grandes courses, pour essayer de les gagner. Et c’est vrai que j’ai fait beaucoup de tops 10 ou de tops 5 dans les courses importantes, mais j’étais là quand même. Si j’avais dépensé cette énergie-là sur des courses de moindre importance, ce ne sont pas des tops 5 que j’aurais cumulés, mais des victoires. J’ai toujours préféré le haut de gamme."

Du haut de gamme car Gilbert connaît le vélo et l’histoire du vélo. Impliqué comme jamais, même dans les commissions, Philippe égratigne un peu la jeune génération. "C’est important de connaître son sport, ce qui s’est passé avant nous, pourquoi telle ou telle course est plus importante qu’une autre. Je trouve toujours surprenant de lire certains articles sur des coureurs de qualité qui ne connaissent pas l’histoire de leur sport. Récemment, un jeune coureur m’a dit qu’il ne savait pas qui était Johan Museeuw. Là, ce n’est pourtant pas la préhistoire. Ça m’a choqué : comment est-ce même possible d’oser le dire ? Et puis, je me suis investi dans les commissions des coureurs auprès de l’UCI, parce que c’était aussi mon rôle. Je trouve dommage que la nouvelle génération se taise. J’ai parfois l’impression, à entendre Tadej Pogacar ou Jonas Vingegaard, qu’ils ne comprennent pas les questions qu’on leur pose sur leur sport. S’exprimer ou revendiquer demande une connaissance de son sport, mais beaucoup ne l’ont malheureusement pas. À force, ce qui comptera le plus, ce sera le nombre de followers d’un coureur sur les réseaux sociaux et moins son palmarès", conclut Philippe Gilbert.

Portrait de Philippe Gilbert

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