Cyclisme

Philippe Gilbert : "La Redoute restera dure, même avec le soutien des supporters"

Par Eline Fauconnier avec Laurent Bruwier

C’est un Philippe Gilbert détendu et souriant, taquinant même les photographes, qui s’est présenté à l’interview ce vendredi, deux jours avant son dernier Liège-bastogne-Liège.

Cette dernière classique printanière de sa carrière, il l’aborde sans pression, content d’être là malgré qu’il ne soit pas dans la meilleure forme. "Je suis heureux d’être là, même si je sais que ce ne sera pas facile. Liège-Bastogne-Liège, ça reste une course très dure. Si on en fait un objectif, il faut la préparer 4 à 6 semaines à l’avance. Cette année, je n’ai pas pu le faire correctement, à cause de différents soucis de santé."

Régional de la course, le Remoucastrien sait qu’il sera très acclamé par un public attendu en nombre, en particulier dans la Redoute, chez lui. Mais il ne compte pas se laisser distraire. "J’ai toujours réussi à contrôler mes émotions. Je ne suis jamais parti à la faute à cause de cela. Cela ne va pas commencer aujourd’hui. Liège-Bastogne-Liège c’est une course d’émotion, de passion. Je sais qu’il y aura particulièrement beaucoup de supporters, mais il ne faudra pas se laisser déconcentrer. Le plus important, ce sera de faire une belle course. Les émotions, ce sera pour après."

"Le soutien me fait plus plaisir que je ne l’imaginais"

Cela dit, le soutien, déjà présent lors de la reconnaissance, par les nombreuses inscriptions et les supporters déjà présents, ne le laisse pour autant pas indifférent. "Toutes ces inscriptions sur la route, cela fait évidemment très plaisir. Ce n’était pas une surprise de les découvrir pendant la reconnaissance, je les avais vues sur les réseaux sociaux. Mais c’est plus important que je l’imaginais."

Le retour du public, sur ses terres, est aussi précieux après deux années de pandémie. "C’est sûr que le public m’a manqué. Chez certains, le public n’a pas beaucoup d’importance, mais pour moi bien. Le cyclisme, cela reste quand même transmettre des émotions, faire vivre des moments uniques aux gens. Mais La Redoute reste très dure, même quand on a les supporters avec soi."

Une course plus ouverte

Cette année, la fin du parcours est amputée de la Côte des Forges, située d’ordinaire entre la Redoute et la Roche-aux-Faucons, dans le final. Pour Gilbert, fort de ses 16 participations, cette modification peut changer la fin de la course. "Ce sera une course plus ouverte. Valverde revient en forme. Il devra assurer son rôle avec son équipe. Sur Liège, d’ordinaire, on connaît plus ou moins le vainqueur une semaine avant avec le calendrier classique. Mais avec le changement de calendrier et les maladies, c’est difficile de prévoir ce qui va se passer."

Toujours est-il que son équipe devra anticiper, selon lui. "Ce serait mentir de dire qu’on va attendre la finale et ne pas attaquer. C’est un final propice au peloton avec une course cadenassée sur des grand-routes, mais au sein de l’équipe, il faudra tenter quelque chose avant, et je pense que des coureurs d’autres équipes voudront aussi attaquer. Sans oublier que le vent pourrait aussi jouer un rôle. Pour le moment, il change toutes les trois heures. Il faudra attendre demain soir pour être sûr de la manière avec laquelle cela va tourner."

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