Le gouvernement philippin a annoncé vendredi le report d’un scrutin déterminant pour mettre fin à des décennies de troubles dans une région autonome à majorité musulmane du sud de l’archipel.
Ces élections étaient une des principales dispositions d’un accord de paix historique signé en 2014 pour mettre un terme à une insurrection qui, depuis les années 1970, a fait 150.000 morts sur l’île de Mindanao, où vit une minorité musulmane dans un pays catholique à 80%.
Ce scrutin devait se tenir en mai dans la région autonome de Bangsamoro, à majorité musulmane. Les rebelles du Front Moro islamique de libération (Milf), à la tête du gouvernement de transition, ont annoncé son report à 2025, affirmant avoir besoin de plus de temps.
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"Le président Rodrigo Duterte a signé (le projet de loi) fixant à 2025 les élections dans la région autonome Bangsamoro du Mindanao musulman", a déclaré à la presse Harry Roque, porte-parole du président.
La loi confère à M. Duterte le pouvoir de nommer les membres de cette autorité de transition composée de 80 personnes, dont le mandat prendra fin à l’issue des élections de 2025, a précisé M. Roque.
Les anciens rebelles du Milf ont prévenu qu’un échec du processus de paix pourrait pousser les jeunes musulmans de la région déçus vers les islamistes plus radicaux qui continuent de mener une lutte armée dans le sud des Philippines.
Mais les restrictions liées au Covid-19 et l’incapacité du gouvernement de transition à élaborer un code électoral n’ont pas laissé d’autre choix que de reporter le scrutin, avait expliqué en septembre à l’AFP Georgi Engelbrecht, analyste à Manille pour l’International Crisis Group, une ONG basée à Bruxelles.
"Le report n’est pas la solution la plus parfaite mais c’est un début", a-t-il déclaré.
