Piégé par Sacha Baron Cohen (Borat), un ultra-conservateur américain l’attaque en justice et perd son procès en diffamation

Roy Moore réclamait 95 millions de dollars de dédommagement pour une interview piège diffusée en 2018 où Sacha Baron Cohen, se faisait passer pour un spécialiste israélien de l’antiterrorisme baptisé Erran Morad.

© Showtime CBS

C’est un procès qui risque de coûter cher à l’ancien magistrat ultra-conservateur Roy Moore : pas tellement en frais de justice mais en contre-publicité. Cet ancien juge candidat à un siège au Sénat d’Alabama en 2018 s’était fait piéger par l’acteur britannique Sacha Baron Cohen, connu pour son rôle dans "Borat". Mais mardi, il a été débouté par la justice américaine dans le procès pour diffamation qu’il avait intenté contre lui.

Roy Moore réclamait 95 millions de dollars de dédommagement pour une interview piège diffusée en 2018 sur les chaînes Showtime et CBS, également visées dans la procédure.

Un sketch avec un Sacha Baron Cohen caricatural à l’accent hébreu à couper au couteau qui se fait passer pour un spécialiste israélien de l’antiterrorisme baptisé Erran Morad. Il interviewait Roy Moore.

Au détour de leur conversation, il évoque une machine censée avoir été créée par l’armée israélienne pour détecter les pédophiles. Passé devant Roy Moore, l’engin se met à biper.

Comprenant qu’il avait été piégé, l’ancien juge coupe court à l’entretien. L’extrait est visible ci-dessous.

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Effet Streisand

En 2017, alors qu’il menait campagne pour le poste de sénateur dans l’Alabama, plusieurs femmes ont accusé dans la presse Roy Moore de les avoir agressées sexuellement quand il était trentenaire et elles mineures.

L’ancien juge disait avoir été diffamé par ce sketch, et affirmait que sa femme et lui en avaient souffert.

Une cour de New York a rejeté sa demande, arguant notamment que Roy Moore avait signé un accord de consentement avant l’interview, levant ainsi ses droits.

Dans un document de 26 pages, le juge a notamment précisé qu’il s’agissait "clairement d’une blague".

"Il est tout simplement inconcevable que le public de l’émission ait pensé qu’une séquence avec le juge Moore activant un supposé engin détectant les pédophiles soit fondée sur une quelconque base factuelle", a-t-il ajouté.
 

"Désolé Roy. Bien essayé", a malicieusement tweeté Sacha Baron Cohen, en incluant un lien vers la vidéo de l’interview et précisant qu’il s’agissait d’un "bon jour pour en profiter à nouveau".

Au lieu d’obtenir gain de cause, l’ancien juge risque bien de voir le score du sketch s’envoler sur la Toile. Le contraire de ce qu’il voulait. Ce qu’on appelle l'"effet Streisand" depuis qu’en 2003 l’actrice américaine a voulu empêcher la diffusion de vues aériennes de son domaine sur la côte californienne à Malibu générant une tornade d’intérêt pour une photo publiée à l’origine sur un site confidentiel.

Malgré cela, l’avocat de Roy Moore a indiqué que son client prévoyait de faire appel de cette décision.

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