Politique

Pierre-Yves Dermagne à Jeudi en Prime : l’allocation "mazout" de 225 euros sera mise en œuvre la semaine prochaine

Jeudi en Prime

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Pierre-Yves Dermagne, vice-Premier ministre et ministre de l’Economie et du Travail était l’invité de Jeudi en Prime, sur la Une. Il est revenu sur l’allocation "mazout" (et propane en vrac) de 225 euros dont le projet de loi a été approuvé ce jeudi par les députés et dont un ménage belge sur cinq pourra bénéficier.

Il est aussi revenu sur les débats actuels en lien avec le pouvoir d’achat tels que la loi de 1996 sur la compétitivité et la question de l’indexation automatique des salaires ou les frais de déplacements des travailleurs.

225 euros pour le mazout et le gaz propane en vrac

Après la baisse de la TVA sur le gaz naturel, le gouvernement se penche à présent sur la situation des ménages qui se chauffent au mazout ou au gaz propane en vrac. "On avait jusque-là oublié les gens qui se chauffent au mazout. En Wallonie, cela représente encore près de 40% des ménages".

La loi qui instaure l’allocation "mazout" a été votée cet après-midi à la Chambre. "La semaine prochaine, on mettra en place le mécanisme", a expliqué Pierre-Yves Dermagne. "Les gens pourront introduire leur demande, que ce soit en version papier, par recommandé, ou via un portail simple à travers SPF Economie", a ajouté le vice-Premier ministre. "On communiquera la semaine prochaine sur les modalités pratiques pour que personne qui a droit à cette prime de 225 euros ne passe à côté", a ajouté Pierre-Yves Dermagne.

D’où viendra l’argent pour financer cette allocation ? Du budget de l’Etat. "La TVA sur le mazout a fait en sorte qu’on a des revenus au niveau de l’Etat qui sont supérieurs à ce qu’ils devraient être avec des prix normaux. Donc, on a voulu que ces recettes supplémentaires perçues par l’Etat soit redistribuées aux ménages", a explique le vice-Premier ministre, ministre de l’Economie et du Travail.

Que le président socialiste ait manifesté lundi aux côtés des syndicats ? "Tout à fait normal !"

Lundi, les syndicats ont organisé une manifestation pour la défense du pouvoir d’achat et pour réclamer une autre politique de la part du gouvernement. Outre les militants syndicats, des personnalités politiques étaient présentes. C’était le cas de Paul Magnette, le Président du Parti socialiste, un parti qui est présent dans la coalition Vivaldi au niveau fédéral. Est-ce normal de participer à une manifestation qui s’oppose à la politique d’un gouvernement dont son parti est membre ? Oui, pour Pierre-Yves Dermagne. "C’est tout à fait normal que les socialistes soient présents aux côtés des travailleurs et des travailleuses dans une manifestation telle que celle-là", a estimé le vice-Premier ministre socialiste. "Il y avait des milliers de militants socialistes parmi les manifestants, dont un, un peu plus connu que les autres, Paul Magnette, c’est tout fait normal", a estimé Pierre-Yves Dermagne. "Je ne critique pas quand les libéraux vont manger des petits fours dans les cercles patronaux où parfois les critiques vis-à-vis du gouvernement ou des gouvernements sont très vives", a-t-il ajouté.

Pierre-Yves Dermagne a souligné, au passage, qu’il n’a pas entendu lors de cette manifestation de remise en cause de la politique menée par les socialistes au sein du gouvernement. "Pas de remise en cause de la pension minimum, pas de remise en cause de l’augmentation du salaire minimum, pas de remise en cause de la baisse de la TVA ou de l’extension du tarif social gaz et électricité, mais des demandes vis-à-vis du patronat", a précisé Pierre-Yves Dermagne.

 

Revoir la loi de 1996 sur la compétitivité : "l’accord de gouvernement peut évoluer"

Lors de cette manifestation, les syndicats avaient comme revendication une révision de la Loi de 1996 sur la compétitivité, loi qui fixe une marge salariale et qui n’a pas permis, lors de la dernière négociation de l’accord interprofessionnel, d’augmenter les salaires au-delà de 0,4%.

"En tant que socialiste, je plaide pour qu’on puisse redonner de la capacité de négociation aux partenaires sociaux", a estimé Pierre-Yves Dermagne, remettant en cause la Loi de 1996, "telle qu’elle a été modifiée par le gouvernement MR-N-VA de Charles Michel".

L’accord de gouvernement ne prévoit cependant pas de revoir cette Loi de 1996. "L’accord de gouvernement peut évoluer à certains moments en fonction de la situation", a estimé Pierre-Yves Dermagne, vice-Premier ministre socialiste du gouvernement De Croo. Selon Pierre-Yves Dermagne, l’accord de gouvernement prévoit aussi "de donner de la place à la concertation sociale, à la négociation entre syndicats et patrons", précise-t-il, estimant que "la part de la richesse créée par les travailleurs en Belgique qui leur revient qui a diminué ces quatre dernières années".

Dans les prochains jours, les syndicats, forts d’une pétition, demanderont au Parlement de discuter de la révision de la Loi de 1996. "La position sera défendue par les représentants du groupe socialiste au sein du parlement et on verra comment faire évoluer la position et faire bouger les lignes", a déclaré Pierre-Yves Dermagne, conscient que tous les partis sont loin d’être sur la même longueur d’onde. "C’est clair que les libéraux n’ont pas le même point de vue que les socialistes sur ce point", a-t-il souligné.

"On ne touche pas à l’index", mais des adaptations devraient être apportées au système

Dans le cadre de ce débat sur la marge salariale, plafonnée à 0,4% lors de la négociation du dernier accord interprofessionnel, Pierre-Yves Dermagne a aussi plaidé pour des changements. "Là où il y a de la marge, dans les entreprises, dans les secteurs, on doit pouvoir négocier", a-t-il plaidé. "Il y a des entreprises qui connaissent des difficultés, mais ce n’est pas le cas de toutes", a-t-il ajouté.

Quant à l’indexation automatique des salaires, "avec des socialistes dans le gouvernement, on ne touche pas à l’index. L’indexation automatique des salaires et des allocations protège en grande partie la population", a déclaré Pierre-Yves Dermagne.

Cependant, a estimé le vice-Premier ministre socialiste, des adaptations devraient être apportées au système. Pierre-Yves Dermagne est ainsi revenu sur la situation de certains secteurs où les salaires sont indexés le premier janvier. "On a 480.000 travailleurs employés dans le secteur du commerce de gros, dans le secteur de la construction, des ouvriers dans le secteur de l’Horeca, de la logistique, du transport qui ne bénéficient pas encore de l’indexation parce qu’elle est prévue soit au premier janvier, soit au premier juillet", a expliqué Pierre-Yves Dermagne, demandant que les secteurs et les entreprises, "là où il y a de la marge", puissent "anticiper ces indexations pour que les travailleurs et travailleuses ne continuent pas à perdre des dizaines d’euros par mois".

 

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