Pour lui, ce 27 septembre, c’est avant tout la fête de "celles et ceux qui depuis 50 ans font vivre ces matières : enseignants, éducateurs, journalistes, artistes, gardiennes d’enfants…"
"Depuis deux ans, ce que je constate, c’est que le lien est de plus en plus distendu entre les Wallons et les Bruxellois, affirme-t-il. Je ne comprends pas et j’ai du mal à voir l’intérêt, que ce soit de la Wallonie ou Bruxelles, de ne plus avoir ce lien."
"L’argent ne dégouline pas des murs"
Il poursuit : "Quand j’entends certaines personnes, j’ai l’impression qu’on n’en a plus grand-chose à faire des Bruxellois du côté Wallon. Et ça m’inquiète. […] Je ne veux pas affaiblir Bruxelles. Je ne veux pas en tant que Wallon isoler Bruxelles. C’est la capitale de notre pays et de l’Europe." Celui qui plaide pour "un vrai projet francophone" estime qu'"on a besoin d’une Région, d’une ville et d’une capitale forte".
Le ministre-président de la FWB enchaîne sur les dépenses publiques. Une manière, sans le citer, de répondre au président du PS Paul Magnette qui proposait ce samedi la gratuité des transports en commun ? "L’argent ne dégouline pas des murs, nous devrons nous poser des questions pour voir si on n’a pas un train de vie trop important." Il interroge : "Avec un système aussi généreux, avec autant d’argent dans toute une série de politiques, est-ce qu’on est efficace ?"
"L’argent public, à un moment donné, il y a des limites. J’ai l’impression que certains politiques considèrent qu’il n’y a plus de limites aux dépenses aujourd’hui. On peut emprunter sans problème comme si l’argent était gratuit, mais l’argent n’est pas gratuit", déclare Pierre-Yves Jeholet. Il glisse au passage que "la situation financière de la FWB est très grave, mais [qu'] elle n’est pas meilleure au fédéral ni dans les Régions".
Côté médias, "est-ce qu’on peut encore se payer un service public fort avec une dotation importante et douze médias de proximité ? Vu l’évolution techno, vu la consolidation et la concurrence des médias, l’apparition des GAFAM [Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, ndlr], le manque de recettes publicitaire, on doit se poser ce type question".
Augmenter le salaire des enseignants ? Pas de promesse
Pour Pierre-Yves Jeholet, "les discours simplistes n’ont plus lieu d’être. Il faut voir comment on peut construire un projet compétence par compétence et qui peut les mettre en œuvre avec quel financement". Sur le plan de l’enseignement, il suggère ainsi de n’avoir plus qu’un seul réseau public.
L’enseignement, c’est d’ailleurs un des grands chantiers de cette législature, avec la mise en œuvre du pacte d’excellence. La formation initiale des enseignants passera de trois à quatre ans. Avec une revalorisation salariale à la clef ?
"D’ici 2024, je ne prendrai pas la responsabilité de mettre à charge de la Fédération un coût oscillant entre 300 millions et un milliard d’euros par an pour revaloriser la formation initiale des enseignants. C’est impayable et ce n’est pas possible", répond le ministre-président de la FWB qui veut "respecter une trajectoire budgétaire".
Même s’il doute qu’on y arrive d’ici 2024, il se déclare "ouvert pour revaloriser les enseignants". Ce qui ne se fera pas sans contrepartie. Une heure de plus pour les enseignants dans le secondaire ? Une réévaluation du nombre d’élèves par classe ? Pierre-Yves Jeholet envisage plusieurs pistes tout en affirmant qu'"on réalisera des économies avec le pacte d’excellence". Celui-ci permettra notamment de "lutter contre le redoublement", de quoi réaliser "entre 300 et 400 millions d’économies".
Malgré tout, "on ne doit pas faire de fausse promesse, que ce soit aux enseignants ou à d’autres travailleurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles", conclut Pierre-Yves Jeholet.