L’indice Planète Vivante (IPV), calculé en réunissant l’évolution de plus de 10380 populations issues d’environ 3038 espèces de vertébrés, annonce qu’entre 1970 et 2010, les populations d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens et de reptiles ont régressé de 52%. Ce sont les espèces d’eau douce qui sont les plus touchées, avec une baisse de 76%, soit un déclin près de deux fois plus important que les espèces terrestres et marines. La principale cause de la problématique est à chercher dans la disparition et la dégradation des milieux de vie des animaux, auxquelles il faut ajouter la pêche et la chasse. Mais le changement climatique est également à prendre sérieusement en considération car il semble en effet intimement lié à la disparition ou, du moins, à une certaine raréfaction des espèces. Le rapport chiffre les principales menaces pour les populations animales qui sont :
les maladies : 2% ;
la pollution : 4% ;
les espèces et gènes invasifs : 5,1% ;
le changement climatique : 7,1% ;
la perte de l’habitat : 13,4% ;
la dégradation et le changement d’habitat : 31,4% ;
l’exploitation : 37%.
Selon Ken Norris, le Directeur scientifique de la Zoological Society of London " L'ampleur de la perte de biodiversité et les dégâts subis par des écosystèmes tout simplement essentiels à notre existence sont alarmants… Ces dégâts ne sont pas inévitables, car ils sont une conséquence du mode de vie que nous choisissons. Certes, le rapport montre que la situation est grave, mais il y a encore de l'espoir. La protection de la nature passe par une action de conservation ciblée, par la volonté politique et par le soutien de l'industrie. "
Il est manifeste qu’il est indispensable de gérer et protéger efficacement certaines régions, permettant ainsi de soutenir les espèces sauvages ; les chiffres prouvent que c’est dans les régions déjà protégées - telle l’Amérique du Sud et la région Asie-Pacifique - que le recul des populations animales est moindre, 18%, soit la moitié de l’IPV terrestre global.
Le rapport " Planète Vivante " épingle aussi le problème de l’empreinte écologique (calculée en hectares, 1 hectare global [HAG] représentant la productivité moyenne mondiale d’un hectare biologiquement productif) de l’humanité : nous avons besoin d’une terre et demie pour nourrir la population mondiale ! Et dans ce domaine, la Belgique a gagné du terrain… En effet, si notre royaume se plaçait sur la 6e marche du podium en 2012 pour son empreinte écologique, nous avons atteint la 5e, devancés par le Koweït, le Qatar, les Emirats arabes unis et le Danemark ! La Belgique n’a pas à se flatter de cette " avancée " car elle signifie que ce ne sont pas moins de 7,47 HAG qui sont nécessaires à la consommation d’un Belge, contre 7,11 en 2012 : si les quelques sept milliards d’humains qui vivent sur terre mangeaient autant que les onze millions de Belges, il faudrait l’équivalent de 4,3 planètes comme la nôtre pour subvenir à leurs besoins ! Mais l’empreinte écologique du pays ne se borne pas à notre alimentation ! Là où le bât blesse également, c’est la consommation d’énergie et donc les émissions de CO2 : les enquêtes en matière d’isolation des bâtiments (publics et privés) révèlent nos graves lacunes. Par ailleurs, chez nous, les énergies renouvelables n’en sont qu’à leurs débuts. Et s’est sans compter les émissions de CO2 dues aux véhicules, qu’ils soient destinés aux transports des marchandises ou aux personnes !
C’est à chacun d’entre nous de réagir pour enrayer la disparition progressive et bien trop rapide de la biodiversité ainsi que pour diminuer notre empreinte écologique, il y va de l’avenir de la planète et des générations futures : les petits ruisseaux ne font-ils pas les grandes rivières ?