Planter un olivier au jardin, une bonne idée ?

On a l’impression que les oliviers arrivent des pépinières de production par camions entiers tant ils sont nombreux dans certains points de vente. Ce printemps, la plante a même fait l’objet d’une campagne de promotion par une grande chaîne de magasins à bas prix. Outre les oliviers de petite taille, on croise aussi des arbres de beau calibre qui sont vendus dans de larges pots. La silhouette de ces oliviers centenaires est superbe, mais le prix est en conséquence : jusqu’à 1000 € pour un beau sujet, transport compris…

Les beaux oliviers centenaires qui coûtent si cher ont été massacrés dans leur région d’origine. Pour la construction d’une autoroute, d’un zoning ou d’un lotissement, l’oliveraie qui occupe le terrain est arrachée à la pelle mécanique. Même chose dans les champs d’oliviers qui ne sont pas aux normes pour le travail mécanisé. Les arbres sont placés avec le peu de racines qui leur reste dans des cuvelles en plastique pour être acheminés auprès des grossistes qui fournissent les jardineries. Les perspectives de bonne reprise sont faibles. Et comme les jeunes oliviers à bas prix, les sujets âgés vont être confrontés à notre climat…

En France, l’olivier vit en pleine terre dans l’arc autour de la Mer Méditerranée. On peut l’admirer dans les départements suivants : les Pyrénées Orientales, l’Aude, l’Hérault, le Gard, le sud de l’Ardèche, le sud de la Drôme, le Vaucluse, les Bouches du Rhône, les Alpes de Hautes-Provence, le Var, les Alpes-Maritimes, sans oublier la Corse. En dehors de ce bassin méditerranéen, les oliviers sont absents, tout simplement parce que le terroir ne correspondant à leurs exigences, les arbres ne peuvent assurer une pérennité.

L’olivier est sensible au froid. Selon les variétés, il peut déjà être affecté dès que la température descend en dessous de -5 °C durant quelques heures seulement. Ce qu’il redoute le plus, c’est humidité hivernale. Plante de chaleur, de plein soleil et de sols rocailleux, l’arbre vit dans les terrains secs avec des cailloux et des graviers qui drainent l’humidité. Dans l’argile lourde, asphyxiante, gorgée d’eau en hiver, c’est la catastrophe, les arbres disparaissent à court terme.

En dehors du bassin méditerranéen, l’idéal est de cultiver l’arbuste dans un pot de bonne dimension, rempli d’un substrat drainant contenant des graviers et du sable grossier. Il faut également que le pot puisse assurer une bonne évacuation de l’eau drainée via une couche inférieure de billes d’argile et un trou de sortie qui ne s’obstrue pas. Durant l’hiver, l’arbre séjourne à l’abri. On ne place surtout pas l’olivier à l’intérieur de la maison. Comme il y fait beaucoup trop chaud, il perdrait rapidement ses feuilles. On l’hiverne une pièce froide, bien éclairée et à l’abri du gel. La motte est maintenue légèrement humide. Moyennant toutes ces précautions, un olivier peut nous accompagner durant de longues années.

L’olivier du jardin va fleurir. Les fleurs blanc crème en petites grappes apparaissent au début de l’été à l’aisselle des feuilles. Elles sont légèrement parfumées. Elles pourront donner naissance à de petites olives, mais, au nord de la Loire, les étés sont trop courts pour qu’elles mûrissent parfaitement. Il faut beaucoup de lumière et de chaleur. Si on obtient malgré tout de petites olives vertes, il faut savoir qu’elles sont immangeables. Elles contiennent une substance amère qu’il faut éliminer par des lavages réguliers dans de la saumure. L’opération est fastidieuse. Autant admirer les fruits sur l’arbre.