A Bruxelles, l’écart se réduit entre les cyclistes hommes et les cyclistes femmes. Elles sont désormais 42% à enfourcher un deux-roues pour se rendre au travail, selon les constatations qualitatives du dernier Observatoire du vélo de Pro Velo, qui vient de sortir. "Depuis les débuts de l’Observatoire du vélo, la proportion de femmes à vélo a systématiquement augmenté", se réjouit l’association de promotion du cycle.
Les observations de Pro Velo, réalisées à différents moments de l'année (janvier, mai, septembre, novembre), à différents carrefours et toujours à l’heure de pointe du matin (8h-9h) ne sont pas étonnantes : "En 2021, une augmentation de 10,5% du nombre de cyclistes à l’heure de pointe a été constatée par rapport à 2020", année Covid, de restrictions et de télétravail. Et la croissance annuelle moyenne depuis 2010 s’élève à environ 11%. Ce qui corrobore des données fournies en janvier par les postes de comptage installés en divers endroits de la Région-capitale (5,5 millions de déplacements en 2021 et 4,6 millions de déplacements en 2020).
Une croissance qu’on doit, on l’a dit, aux femmes. Pour Anne Le Roux, porte-parole de Pro Velo, cela s’explique. "Tout d’abord, de plus en plus d’efforts ont été réalisés à Bruxelles pour accueillir les cyclistes, de plus en plus d’infrastructures ont été réalisées ces dernières années, même s’il reste encore du travail à faire", développe Anne Leroux.
"C’est aussi un choix pour les femmes. Il apparaît, selon nos études, qu’elles sont plus intéressées par leur bien-être et leur santé. Le vélo est clairement un outil de bien-être et une bonne réponse pour être en bonne santé. Ensuite, de plus en plus de vélos permettent le transport de charge, le transport des enfants. On le sait : beaucoup de femmes déposent les enfants le matin à l’école, c’est elle qui s’occupe de cette mission dans la famille. Le fait d’avoir des solutions vélo pour pouvoir emmener les enfants à l’école, avec des vélos cargos ou des équipements spécifiques, cela encourage les femmes à se mettre au vélo."
Quels sont les autres enseignements de l’Observatoire 2021 ?
- Plus d’enfants
Plus d’enfants, peut-être pas derrière le guidon. Mais transportés par leurs parents. "Les dispositifs permettant le transport d’enfant ont également été relevés. Ont été comptabilisés : les sièges-enfant, les vélos-cargos familiaux, les follow-me et troisième-roue. Sur l’ensemble des vélos comptés, 19% étaient équipés de dispositifs destinés au transport d’enfant, soit 3% de plus que l’année 2020. Parmi eux, 43% étaient des vélos-cargos prévus à cet effet (cargos familiaux), contre 36% en 2020, 30% en 2019 et seulement 12% en 2018."
- +70% en novembre
Des variations mensuelles sont constatées. Les conditions climatiques (pluie, vent, neige) ne favorisent pas la sortie du vélo pour effectuer ses déplacements domicile-travail. Pro Vélo a donc croisé moins de cyclistes lors des mois d’hiver. Mais un autre élément vient perturber les comptages de 2021.
"Tout comme en 2020, l’impact de la pandémie se fait sentir dans les chiffres : de fortes différences sont relevées au sein même de l’année 2021. Par exemple, le mois de novembre 2021 a connu une très forte croissance (+70%) par rapport à novembre 2020, alors que le mois de janvier a été caractérisé par une forte diminution (-39%) par rapport à janvier 2020. Cela s’explique notamment par les mesures gouvernementales en vigueur à ces moments-là."