Mode

Plus durable et moins nocif pour la planète, le jean fait sa révolution green

Plus durable et moins nocif pour la planète, le jean fait sa révolution green.

© Westend61

Par RTBF avec ETX

Le jean est l'une des pièces les plus polluantes de notre garde-robe… Il s'en vend pourtant près de 2,3 milliards chaque année dans le monde, soit environ 70 par seconde.

Un constat qui pousse les acteurs de la mode à se réinventer et à produire des modèles plus durables via de nouvelles matières, de nouveaux usages et une fabrication plus propre. Autant d'initiatives qui participent à dessiner les contours du jean du futur. Près de 4000 litres d'eau et 65.000 km parcourus pour une durée de vie moyenne de seulement quatre années : les chiffres liés à l'impact environnemental de la fabrication et de l'utilisation d'un seul et unique jean sont édifiants.

De nouveaux matériaux

Fleurs de lin.
Fleurs de lin. © Rosmarie Wirz

Qui dit jean plus durable dit nécessité de trouver des fibres moins polluantes que le coton, matière par excellence de la fameuse toile de jean. Il faut reconnaître que les acteurs les plus engagés ont considérablement avancé sur le sujet en proposant notamment du coton recyclé (la plupart du temps mélangé avec du coton classique) mais aussi du coton biologique, moins gourmand en eau et en substances toxiques, avec une empreinte carbone moindre par rapport au coton conventionnel.

En matière de coton, une marque française, 1083, est allée encore plus loin en proposant pour la première fois un jean conçu à partir de coton français. Non content d'œuvrer à relocaliser les savoir-faire et donc les étapes de fabrication du jean en France depuis une décennie, le label vient de présenter le premier fil de coton 100% français, fruit de la terre et du recyclage de vieux jeans. Une première qui pourrait inspirer d'autres marques...

Il existe d'autres alternatives au coton, plus ou moins connues et plus ou moins utilisées. Le lin et le chanvre, deux matières durables et résistantes dont la culture ne nécessite que très peu d'eau et encore moins de pesticides, sont de plus en plus présentes au rayon denim.

Et pour cause, leur impact sur l'environnement est par essence bien moindre par rapport à celui du coton.

Le constat est le même pour le kapok, une fibre végétale qui pourrait elle aussi rapidement s'imposer comme une alternative incontournable au coton.

Upcycling : lentement mais sûrement

Upcycling : lentement mais sûrement.
Upcycling : lentement mais sûrement. © Monty Rakusen

Les acteurs de la mode ont commencé par collecter les vieux modèles pour leur offrir une seconde vie mais cela ne s'arrête pas là, il s'agit désormais de d'upcycler toutes sortes de déchets pour les transformer en slim, bootcut, flare, et autres coupes droites.

Les bouteilles en plastique peuvent jouer ce rôle après avoir été broyées puis métamorphosées en fils puis tissées. Reste que cette matière moins nocive pour la planète ne représente en général qu'une infime partie dudit jean, pour des raisons de qualité et de résistance.

Certains acteurs vont encore plus loin avec des initiatives aussi surprenantes qu'éco-responsables. C'est le cas de la brasserie japonaise Sapporo Breweries, basée à Hokkaido, qui a présenté en 2022 des jeans fabriqués à partir de déchets issus du malt et du houblon.

Une autre manière de consommer

Une autre manière de consommer.
Une autre manière de consommer. © Maskot

La seconde main compte bien sûr parmi ces nouveaux comportements en plein boom, la longévité des vêtements étant au cœur des préoccupations. Et cela passe aussi par la réparation, que ce soit via des professionnels ou en DIY. Notons que depuis la crise sanitaire, les services de réparation font leur grand retour partout dans le monde et s'adaptent au quotidien des travailleurs avec la possibilité, notamment, de confier et de récupérer les vêtements auprès de coursiers.

Et si cela ne suffit pas, il est possible de passer à l'étape supérieure en ne possédant aucun jean grâce à la location. La marque Mud Jeans propose d'acheter ou de louer des modèles pour des montants quasi similaires avec la possibilité - ou non - de devenir propriétaire dudit vêtement au bout de douze mois.

Le principe est simple : il suffit de choisir le jean et de s'inscrire puis de s'engager pour douze mois de location et enfin de décider de le garder ou de le renvoyer en vue d'un échange ou de son recyclage. Un procédé qui permet de lutter contre la surproduction et les déchets, qui pourrait là encore devenir progressivement la norme.

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