La fronde de plusieurs bourgmestres face à la réforme de la collecte des poubelles. A partir du 1er mai, il n’y aura plus qu’une collecte de sacs blancs par semaine au lieu de deux dans 10 communes. Dans le même temps, le tri de déchets organiques sera rendu obligatoire sur toute la région bruxelloise. A Auderghem, Woluwe-Saint-Pierre et Berchem Saint Agathe, on ne voit pas ça d’un très bon œil. Les maïeurs s’attendent à davantage de malpropreté dans les rues.
Ce qui ne va pas, c’est qu’on s’attaque à la fréquence avant de s’attaquer au fond du problème.
Réduire la fréquence de collecte des sacs blancs en espérant qu’ils soient moins remplis avec le tri, c’est une fausse bonne idée pour Christian Lamouline, bourgmestre de Berchem. " Ce qui ne va pas, c’est qu’on s’attaque à la fréquence avant de s’attaquer au fond du problème qui est de faire comprendre l’importance du tri et de le mettre en œuvre. Et puis surtout qu’on diminue cette fréquence sans s’appuyer sur les données objectives des déchets qui sont mis sur l’espace public. Dans ma commune par exemple, je vois, qu’à l’heure actuelle, un passage de camion ne suffit pas par rapport aux déchets qui sont sortis par chaque habitant. Et donc, si on réduit de deux collectes à une, ma crainte demain, c’est que des déchets en plus vont se retrouver dans les rues, sous forme de dépôt clandestin ou autre, ce qui est un problème ".
Régler les problèmes actuels
Il ne faut donc pas aller trop vite. D’autant, dit-il, que les collectes réalisées aujourd’hui par Bruxelles-Propreté ne sont pas faites correctement. " Chaque semaine des bouts de rues ou même des rues entières sont oubliées. Les poubelles ne sont pas ramassées. Et puis, comme le principe, c’est de terminer la collecte le plus vite possible, on constate qu’il y a des sacs éventrés qui restent sur la rue. On a des exemples toutes les semaines. Et nos services communaux doivent passer après. Ce qui représente un coût important pour les communes ".
Sac orange
Christian Lamouline et ses deux collègues, s’inquiètent aussi de la multiplication des sacs orange sur les trottoirs. " Il faudrait beaucoup plus de bacs rigides qui soient offerts pour que les habitants sortent ces poubelles orange non plus dans un sac mais dans un container qui est étanche et qui permet d’éviter que des animaux s’y attaquent ".
En résumé, le bourgmestre de Berchem et ses deux collègues de Woluwe-Saint-Pierre et d’Auderghem estiment que le ministre Maron veut aller trop vite et, qu’au final, cela risque d’être contre-productif.