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Plusieurs membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont appelé Damas à donner des "garanties" sur l'interdiction d'armes chimiques

Des personnes se rassemblent pour organiser une manifestation contre l'attaque du régime de Bachar el-Assad contre la Ghouta orientale avec des armes chimiques, le 21 août 2013, à Idlib, en Syrie, le 21 août 2022.

© Muhammed Said/Anadolu Agency via Getty Images

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Par Belga, édité par Romane Bonnemé

Plusieurs membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont appelé mardi la Syrie à donner des "garanties" sur l'interdiction des armes chimiques, après la publication d'un rapport l'accusant d'avoir mené une attaque au chlore en 2018, accusations rejetées par Damas et Moscou.

Fin janvier, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a accusé Damas d'avoir mené une attaque au chlore dans laquelle 43 personnes avaient péri en Syrie en 2018.  

"Il existe des motifs raisonnables de croire" qu'au moins un hélicoptère de l'armée de l'air syrienne a largué deux barils de gaz toxique sur la ville de Douma, près de Damas, durant la guerre civile, concluait le rapport des enquêteurs de l'OIAC, présenté mardi au Conseil de sécurité.  

Ce rapport "est une étape importante et nécessaire pour établir la vérité sur l'attaque horrible de Douma en 2018", ont estimé dans une déclaration commune huit membres du Conseil (Albanie, Equateur, France, Japon, Malte, Suisse, Etats-Unis et Royaume-Uni), à l'issue de la réunion.  

Soulignant le "manque de garanties" concernant la destruction des stocks d'armes chimiques de Damas, ils ont estimé que la Syrie était "toujours en violation de ses engagements" en vertu de la Convention internationale sur l'interdiction des armes chimiques, constituant ainsi "une menace à la sécurité internationale".  

"Nous n'abandonnerons pas tant que nous n'avons pas l'assurance de la part de l'OIAC que la Syrie a pris les mesures nécessaires pour exclure totalement la possibilité d'utilisation d'armes chimiques partout, tout le temps, en toutes circonstances", ont-ils insisté.

"Nous sommes très préoccupés par le fait que le régime de (Bachar al-) Assad travaille activement à la reconstitution de son stock d'armes chimiques au moins depuis 2018", a déclaré de son côté l'ambassadrice britannique Barbara Woodward.  

Le pouvoir syrien nie l'utilisation d'armes chimiques et assure avoir remis ses stocks dans le cadre d'un accord de 2013, conclu à la suite d'une attaque présumée au gaz sarin qui a tué 1.400 personnes dans la Ghouta, une banlieue de Damas.  

La Syrie a rejeté à nouveau mardi les conclusions de l'OIAC, soutenue par son allié russe qui a mis directement en cause l'intégrité de l'Organisation.  

L'OIAC, "au lieu d'être un organisme international respecté et impartial, garant du respect de la Convention par les Etats membres, est devenu un instrument sans pouvoir, contrôlé par un collectif d'Etats occidentaux, couvrant les fraudes et les violations scandaleuses de la Convention", a lancé l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia.  

Damas et Moscou affirment que l'attaque de Douma a été mise en scène par des secouristes, une accusation rejetée par l'OIAC.

Sur le même sujet :

Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie (AFP 07/02/2023)

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