Le duel attendu entre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard a bien eu lieu dans La Loge des Gardes, l’ascension finale de la 4e étape de Paris-Nice. Il a tourné assez largement à l’avantage du Slovène.
Est-ce que Pogacar a déjà gagné par K.O. ? "Ce Paris-Nice certainement", tranche Gérard Bulens au micro de Rodrigo Beenkens. "Avec 44 secondes d’avance, il ne faut pas avoir de mauvaise journée. Et avec un moral d’enfer, il peut se contenter de suivre Vingegaard et de ne pas lui donner d’ouverture. Ce que le Danois n’est pas parvenu à faire aujourd’hui. Pogacar est parvenu à le surprendre. Et je pense que ça a fait la différence. Pogacar est, selon moi, dans une forme un peu plus affûtée".
L’état de forme des deux derniers vainqueurs du Tour n’est sans doute pas identique. "Je pense que Vingegaard est un peu moins fort à ce moment-ci de la saison. Même si on avait déjà vu de belles choses. Mais il n’est pas dans cet état de forme et il n’a sans doute pas ce caractère revanchard. A lui, de nous faire mentir. Et de montrer dans les jours qui viennent qu’il est capable de se revigorer", analyse notre consultant.
L’attitude des deux coureurs s’est aussi inversée en cours d’étape. De la concentration au sourire pour Pogi, du sourire à la grimace pour Vingegaard. "Pogacar était peut-être plus concentré dans l’approche de la dernière côte parce qu’il n’avait plus qu’un équipier pour deux à Vingegaard (Foss et Tratnik). Cela s’est inversé dès le début de l’ascension. Les deux Jumbo ont explosé. Tandis que Grossschartner a fait un travail énorme. Un travail qu’on n’avait pas l’habitude de le voir faire dans son équipe précédente. Il a mis son équipier sur orbite. Et puis il y a eu cette accélération de Vingegaard, contrôlée directement par Pogacar. Le Slovène a ensuite surpris Vingegaard à 15 mètres, qui le tient à 15 mètres et qui l’oblige à plier. Je pense que le jeu d’équipe a aussi fait la différence et a mis Pogacar dans une bonne situation."
Vingegaard a-t-il commis une erreur ? "Il réfléchira certainement à la dernière ascension et se dira sûrement qu’il y a eu deux erreurs. Celle de prendre le lead avec une accélération brutale où il a distancé tout le monde à l’exception de Tadej. Et puis celle de ne pas être attentif et de ne pas sauter tout de suite dans la roue du Slovène", conclut Bulens.