En 2017, Yassine M. est inscrit dans la Base de Données Commune (BDC) coordonnée par l’OCAM. En prison pour des vols avec violence, il s’y est fortement radicalisé, ce qui avait justifié son isolement dans les ailes pour détenus radicalisés. Il est alors repris comme "Homeground Terrorist Fighter ou combattant terroriste local" dans la BDC. Une fois sorti de prison, et sur la base des informations à disposition, il passe sous le statut d’extrémiste potentiellement violent en 2020. Au vu de sa radicalisation, un suivi est mis en place. Lequel n’a pourtant pas suffi à empêcher le passage à l’acte.
Pour lutter contre l’extrémisme et le terrorisme, la stratégie TER (pour terrorisme, extrémisme, radicalisation) a été instaurée en 2021. Elle vise à déceler le plus tôt possible les signes de radicalisation, à permettre un échange optimal d’informations, à organiser la coopération entre les services de sécurité, à sensibiliser les différents acteurs afin de coopérer et d’échanger toute information utile et de prendre les mesures adéquates (répressives, sécuritaires et/ou sociopréventives). La coordination de cette stratégie est assurée par l’OCAM.
Deux approches : sécurité et accompagnement
Cette stratégie vise à décentraliser le suivi des entités d’une part, par le biais des Task Force Locales (TFL) au niveau des arrondissements judiciaires. D’autre part, via les Cellules de Sécurité intégrale locales (CSIL-R) au niveau des communes. La première adopte une approche sécuritaire, tandis que la seconde une démarche sociopréventive. Dans le cas de Yassine M., le dossier a été suivi par les deux plateformes.
Les TFL permettent un suivi réactif et répressif. On y retrouve les services de police, les services de renseignement, l’OCAM, l’Office des Étrangers et le ministère public. Dans le cas de Yassine M., à sa sortie de prison en 2019, son dossier a été pris en charge dans la TFL de la commune de son domicile. Son dossier a de nouveau été traité à deux reprises en 2020 et une fois en 2021.
Dans les CSIL-R, présidée par le bourgmestre, on retrouve des acteurs sociaux de terrain qui font de la prévention et de l’accompagnement. Sur son site, l’OCAM précise que les CSIL-R doivent permettre de détecter "de manière précoce les personnes se trouvant dans un processus de radicalisation". À partir de là, un suivi individualisé peut être élaboré.