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Policier tué à Schaerbeek : "Je veux tout faire pour éviter des drames comme cela" affirme la ministre Annelies Verlinden

L'invitée: La ministre de l’Interieur, Annelies Verlinden

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Ce matin, elle dialoguera avec les syndicats policiers. Après l’émoi suscité par la mort de Thomas Montjoie, un membre de la corporation dans les événements survenus à Schaerbeek la semaine dernière, la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) était au micro de Thomas Gadisseux dans Matin Première.

Défis

La colère est donc de mise pour le moment dans les rangs policiers. La ministre explique que le Premier ministre a proposé une rencontre avec les syndicats. Se mettre autour de la table, se concerter serait donc l’objectif du ministère de l’Intérieur : " Il y a plein de défis pour notre police et c’est bien de pouvoir en discuter ".

Annelies Verlinden à la commission de l’Intérieur, ce 14 novembre
Annelies Verlinden à la commission de l’Intérieur, ce 14 novembre © Tous droits réservés

Annelies Verlinden dit vouloir renforcer la protection de la société envers les corps de police. Elle parle d’un "combat" : "Ils nous protègent chaque jour. Comme l’a montré le drame de jeudi dernier, parfois, ils le payent avec leurs propres vies et leur propre sécurité. C’est notre responsabilité de les protéger. Je vais toujours défendre les policiers". Et la démocrate-chrétienne de détailler des actions déjà menées, comme la prévention et l’entraînement pour des cas de violence, un meilleur soutien quand survient un incident. La ministre a aussi proposé de se constituer partie civile "pour tous les cas où un policier est blessé lors d’un incident".

[…] Un suivi dans tous les cas quand où il y a plainte pour un cas de violence

Mais y a-t-il un bon suivi judiciaire ? Le parquet prend-il assez la mesure de ces cas de violences policières ? "Avec mon collègue Vincent Van Quickenborne (ministre de la Justice, Open Vld, ndlr), on a proposé d’augmenter peines pour les violences envers les policiers. Donc, au début de la législature, avec les procureurs généraux, nous avons rendu une circulaire pour qu’il y ait une 'tolérance zéro'. Cela veut dire qu’il y a un suivi dans tous les cas quand où il y a plainte pour un cas de violence". Ce sont évidemment le parquet et la Justice qui prennent les décisions au final, rappelle la ministre ("Ça se passe comme ça dans notre pays"), mais pour elle, "il est clair que le signal qu’on veut donner est qu’il faut toujours protéger nos policiers".

Emoi

Le malaise chez les policiers est palpable. Manque de moyens, de compréhension sur le métier… Ces éléments sont régulièrement mentionnés. Une forte émotion "normale après un drame comme cela. Ça nous touche tous et surtout la grande famille de la police. Il faut être avec eux pour rendre leur monde meilleur" poursuit Annelies Verlinden. Pour cela, elle parle notamment de moyens déjà investis ("plus dans cette législature que dans les législatures antérieures"). Elle dit qu’elle va continuer à le faire, notamment via un accord sectoriel conclu avec les syndicats. Il s’agit d’une augmentation de salaire après 20 ans de service. L’entrée en vigueur a été retardée mais devrait être d’application à partir d’octobre 2023. "Je vais continuer à me battre pour les policiers", martèle la ministre.

Il faut être avec eux pour rendre leur monde meilleur

Manque de communication ?

Toujours à propos du drame de la rue d’Aerschot, une révision du cadre ou de la loi entourant les communications entre services (policiers, judiciaires, médicaux…) doit-elle être envisagée ? Beaucoup a déjà été fait en ce sens, selon la femme politique. "Mais il est vrai qu’aujourd’hui on ne connaît pas de secrets professionnels partagés entre la police, la justice et le monde médical. Il faudrait peut-être travailler là-dessus parce que cela pourrait aider".

Je veux tout faire pour éviter que des drames comme cela se passent encore

La ministre prend néanmoins le sujet avec des pincettes : "je ne veux pas dire que cela aurait pu éviter le drame de jeudi, mais c’est sur la table et nous devons y travailler".

Le ministre de la Justice est pointé du doigt par certains syndicats. Annelies Verlinden le défend. De plus, à propos du drame : "il est trop tôt pour rendre des conclusions. Je veux tout faire pour éviter que des drames comme cela se passent encore. On tirera les conclusions de l’enquête".

Reportage du 13 novembre :

Policier tué : procédure judiciare à revoir ?

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Hooliganisme dans les stades

On l’a encore vu ce week-end dernier, dans les stades, la violence est toujours présente. La ministre dit aussi vouloir renforcer son attirail pour lutter contre cette dernière. Des discussions avec la Pro League ont eu lieu, note-t-elle, un "plan pour un football sûr et sécure". Elle dit vouloir continuer et mentionne "un petit groupe de hooligans qui sont des tyrans dans les stades. On ne peut accepter qu’on terrorise notre football et nos stades. On va proposer au gouvernement d’augmenter les peines", et éviter ainsi que des matches doivent encore être écourtés.

On ne peut accepter qu’on terrorise notre football et nos stades

Budget

Quant au sujet du budget fédéral, où un trou d’1,5 milliard serait apparu, Annelies Verlinden se montre prudente et renvoie à la communication du Premier ministre Alexander De Croo sur le sujet à la Chambre cette après-midi.

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