Polio, coqueluche, diphtérie, rougeole : quels sont les vaccins obligatoires ou recommandés en Belgique ?

Il y a en Belgique des vaccins obligatoires, exigés, recommandés...

© FRED TANNEAU - AFP

C’est officiel : en Belgique, le vaccin contre le coronavirus sera administré sur base volontaire et gratuite. C’est une décision des différents ministres en charge de la Santé. Leur objectif : vacciner au moins 8 millions de Belges, soit 70% de la population. Pas d’obligation donc, pas d’exigence non plus, comme cela est le cas pour d’autres vaccins. Lesquels ? Passage en revue.

Obligatoire

En Belgique, une seule vaccination est obligatoire légalement, celle contre la poliomyélite. De quelle maladie s’agit-il ? La "polio" est une maladie qui touche les enfants de moins de 5 ans. "Elle peut provoquer des paralysies flasques aiguës, dont certaines entraînent le décès", précise vaccination-info.be, le site de l’ASBL Question Santé, réalisé avec l’ONE, la Cocof (Bruxelles) et la Région wallonne (AVIQ).

"La poliomyélite est due à un virus qui se multiplie dans la muqueuse du pharynx et dans l’intestin. Le virus envahit ensuite le système nerveux, le cerveau et la moelle épinière, et entraîne ainsi une paralysie flasque aiguë en quelques heures. Il existe trois poliovirus qui peuvent être à l’origine de la maladie", ajoute le site.

Cette maladie contagieuse, qui se transmet par voie féco-orale (selles dans des eaux souillées) et oro-orale (par la salive) est aujourd’hui éradiquée dans notre pays, depuis la mise en place de l’obligation remontant à 1967 (vaccination introduite chez nous en 1958).

"Plus aucun cas de poliomyélite n’a été recensé en Belgique depuis 1979. L’Organisation mondiale de la Santé a déclaré que la maladie était éradiquée en Europe, en Amérique du nord, en Amérique du sud et en Océanie."

A noter que selon le SPF Santé publique, les seuls effets secondaires signalés après vaccination sont les suivants : "une légère réaction érythémateuse au site d’injection accompagnée d’une fièvre modérée est parfois observée".

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Exigés

A côté du seul vaccin obligatoire légalement, existent des vaccins exigés note l’ONE, l’Office de la Naissance et de l’Enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles. Exigés notamment pour pouvoir inscrire un enfant en crèche, en pré-gardiennat, en maison d’accueil…

"Non seulement ces vaccins protègent votre enfant de manière individuelle, mais ils sont obligatoires dans un but de protection de la santé des enfants sur le plan de la collectivité. De plus, la vaccination généralisée permet de protéger les nourrissons qui ne sont pas encore en âge d’être vaccinés", précise vaccination-info.be.

Un calendrier de vaccination a été dressé par l’ONEC’est l’outil de référence du Programme de vaccination de la Fédération Wallonie-Bruxelles. A noter que l’ONE vaccine gratuitement les enfants de 0-6 ans dans ses consultations de médecine préventive.

Le calendrier de vaccination tel que prévu par l'ONE.
Le calendrier de vaccination tel que prévu par l'ONE. © ONE

De quels vaccins exigés parle-t-on ? De celui contre la polio mais également contre la diphtérie, la coqueluche, les infections à Haemophilus influenzae de type b, la rougeole, la rubéole et les oreillons.

La diphtérie est une maladie grave causée par une bactérie "qui infecte généralement le nez, la gorge ou une plaie. Cette bactérie peut produire occasionnellement une puissante toxine qui s’attaque ensuite à la plupart des organes, notamment le cœur et le système nerveux", précise vaccination-info.be. La maladie peut entraîner le décès. Plus aucun cas n’a été recensé en Belgique depuis 1989.

La coqueluche est une infection respiratoire due à une bactérie"Elle s’attaque à la gorge et aux poumons. […] La coqueluche est plus grave lorsqu’elle touche un enfant de moins d’un an. Les complications liées à la coqueluche peuvent être : des otites, une surinfection au niveau des bronches et des poumons, des lésions aux poumons, des convulsions, des inflammations d’une partie du cerveau, des hémorragies, des hernies suite aux quintes de toux…" Les complications peuvent entraîner le décès.

Le retour de la coqueluche

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Quant à l’Haemophilus influenzae de type b, appelée HIB, elle "cause habituellement une infection bénigne comme une otite ou une sinusite, mais elle peut causer une infection plus grave si elle passe dans la circulation sanguine ou au niveau cérébral".

Enfin, en ce qui concerne la rougeole, la rubéole et les oreillons, "la vaccination systématique par le vaccin trivalent constitué de virus vivants atténués de la rougeole, de la rubéole et des oreillons (RRO) a été introduite en Belgique en 1985 (première dose) et 1995 (seconde dose)", détaille le SPF Santé publique.

La rougeole, pour rappel, "est une maladie infectieuse potentiellement grave, caractérisée par une éruption de boutons. La rougeole entrave les fonctions du système immunitaire et favorise ainsi l’apparition d’autres infections. Des complications plus ou moins graves, dues au virus ou à des surinfections, peuvent survenir : laryngite, otite, bronchite, pneumonie et encéphalite pouvant entraîner la mort ou des séquelles irréversibles."

La rubéole, souligne vaccination-info, est "une infection caractérisée par une éruption cutanée généralisée. La rubéole est généralement bénigne, sauf chez la femme enceinte. La rubéole peut être responsable de graves malformations chez le futur bébé (lésions cérébrales, retard mental, atteintes oculaires ou atteintes auditives…), surtout si la maman contracte la maladie dans les premiers mois de la grossesse."

Les oreillons, maladie infantile principalement (mais qui peut aussi toucher des adolescents et des adultes) sont "une maladie infectieuse aiguë qui entraîne le gonflement douloureux d’une ou plusieurs glandes salivaires". Une fois que l’on a eu la maladie des oreillons, on bénéficie d’une immunité à vie. A noter aussi que des complications existent mais que les séquelles permanentes sont rares.

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Fortement recommandés

Trois vaccins sont fortement conseillés par les autorités : contre le pneumocoque, la méningite à méningocoques C et l’hépatite B.

La méningite est une inflammation (infection) des méninges, les membranes qui enveloppent le cerveau. Elle est due à un virus. Toutefois, la méningite bactérienne est plus grave que la méningite virale.

"Le pneumocoque (Streptococcus pneumoniae), est une bactérie qui fait partie de la flore naturelle des muqueuses et qui aime coloniser les voies respiratoires (gorge, nez et pharynx)", précise pharmacie.be, le site de l’Association pharmaceutique belge. La bactérie se transmet par les gouttelettes invisibles projetées dans l’air quand on éternue. "Généralement inoffensif chez les personnes en bonne santé, le pneumocoque peut toutefois se révéler très agressif et provoquer, surtout chez des personnes plus fragiles, des infections potentiellement très graves (otites, sinusites et méningites chez l’enfant ; pneumonies et bronchopneumonies chez l’adulte et l’enfant)."

L’hépatite B, comme le rappelle l’Organisation mondiale de la Santé, est "une infection virale qui s’attaque au foie et peut entraîner une affection aiguë comme une affection chronique de cet organe".

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Conseillés

Il existe également des vaccins non obligatoires mais que les autorités recommandent. Exemple avec celui contre le tétanos, une maladie infectieuse grave qui peut entraîner la mort (40 à 50% des cas) en l’absence de prise en charge rapide. "La maladie attaque le système nerveux et provoque d’intenses contractions musculaires. L’atteinte des muscles respiratoires peut entraîner le décès par asphyxie."

La grippe saisonnière, maladie infectieuse que tout le monde connaît, s’attaque aux voies respiratoires. "Les personnes principalement touchées par la grippe sont le personnel du secteur de la santé et les personnes séjournant en institution", à savoir en maisons de repos. "La vaccination peut être indiquée pour certaines autres personnes, comme les personnes âgées de 50 à 64 ans. Le médecin généraliste leur proposera la vaccination le cas échéant."

Les vaccins après exposition

Un vaccin est administré pour ne pas attraper la maladie. Mais il existe des vaccins qu’on administre après exposition à une personne infectée. Exemple avec la varicelle, que 95% des enfants de moins de 14 ans font. La varicelle est une maladie immunisante puisqu’après l’avoir attrapée, on est protégé à vie. Toutefois, "en cas de contact avec une personne malade, on recommande une vaccination, dite 'post-exposition', aux adultes de plus de 18 ans non immunisés contre la varicelle".

 

L'actu du Doc : le vaccin contre le tétanos

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Vaccination avant un voyage

Des maladies, moins fréquentes chez nous, existent dans d’autres pays. Comme le souligne le SPF Affaires étrangères, "certains pays exigent la présentation d’un certificat international de vaccination contre certaines maladies, notamment, la fièvre jaune. Cette obligation ne doit cependant pas vous dispenser de prendre d’autres précautions dont certaines valent aussi pour la vie quotidienne en Belgique."

Les Affaires étrangères précisent : "D’autres (maladies) encore (fièvre typhoïde, d’hépatite A ou B, etc.) concernent plus spécifiquement le pays et parfois, au sein de celui-ci, la région dans laquelle vous vous rendez."

Un vaccin existe aussi contre la grippe H1N1. "Si vous appartenez à l’un des groupes à risques, il est fortement conseillé de prendre rendez-vous avec votre médecin généraliste afin de vous faire administrer le vaccin contre la grippe A/H1N1, et ce, de préférence une semaine avant votre départ."

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