Cette famille de composés chimiques de synthèse regroupe plus de 4.700 molécules soupçonnées pour certaines d'avoir un impact néfaste sur la santé. Elles doivent leur surnom à leur cycle de vie très long. Dotées de propriétés anti-adhésives, imperméables et résistantes à la chaleur, ces substances sont présentes dans plusieurs domaines industriels et objets de la vie courante: produits en téflon, emballages alimentaires, aéronautique, textiles...
Ce serait l'une des plus grandes interdictions de substances chimiques jamais imposées en Europe
Or, les auteurs du projet estiment qu'au moins 4,4 millions de tonnes de PFAS s'échapperont dans l'environnement au cours des 30 prochaines années si aucune mesure n'est prise. "Ce serait l'une des plus grandes interdictions de substances chimiques jamais imposées en Europe (...) Elle réduirait à long terme les quantités de PFAS dans l'environnement et rendrait les produits et processus (de production) plus sûrs pour les humains", ont indiqué les cinq pays dans une déclaration commune.
Un délai pour les entreprises
En pratique, la proposition prévoit que les entreprises disposent d'un délai, d'un an et demi à 12 ans maximum, pour délaisser les PFAS, selon les usages et la disponibilité de substances alternatives. Des exemptions sectorielles sont envisagées. "Dans de nombreux cas, il n'existe pas encore d'alternative, et dans certains cas, il n'y en aura peut-être jamais", soulignent les cinq pays.
La proposition prend acte des difficultés pour certains secteurs (produits phytopharmaceutiques, biocides, médicaments), où les règles "devront être évaluées plus précisément pour déterminer dans quelle mesure les PFAS peuvent être interdits pour ces applications spécifiques".