La demande de suspension de chantier adressée au tribunal de première instance d’Anvers contre le maître d’ouvrage Lantis, par le collectif citoyen Grondrecht, l’organisation de défense de l’environnement Greenpeace et le militant écologiste Thomas Goorden dans le cadre de la pollution au PFOS découverte dans et autour de l’usine 3M de Zwijndrecht, a été introduite jeudi.
L’affaire ne sera toutefois plaidée que le 25 novembre, malgré la demande des plaignants de prendre rapidement certaines mesures conservatoires concernant les travaux du méga-projet de liaison Oosterweel, destiné à boucler le ring périphérique d’Anvers.
Le nombre élevé d’intervenants dans le dossier, notamment, explique ce délai important.
Demande de précaution
Les PFOS sont des substances chimiques classées comme perturbateurs endocriniens.
Grondrecht, Greenpeace et Thomas Goorden estiment que Lantis et le consortium d'entrepreneurs Rinkonien ne prennent pas de précautions suffisantes sur le chantier de l'Oosterweel concernant les sols pollués. "Nous demandons que soient exécutées sans délai les mesures pointées par la commission flamande d'experts", explique Thomas Goorden.
La commission Terrassement, chargée d'évaluer comment poursuivre le projet dans de bonnes conditions, a donné mi-juillet son feu vert à la reprise du chantier dans un rapport commandé par la ministre flamande de la Mobilité Lydia Peeters. Elle a cependant émis une série de recommandations à l'adresse du maître d'ouvrage Lantis.
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"Nous demandons également de ne pas créer un site d'élimination en surface, non autorisé, sur le site de l'usine 3M; d'ouvrir une enquête toxicologique sur les seuils d'alerte corrects pour cette substance polluante et, sur la base de cette enquête, d'établir un plan convenable d'assainissement", poursuit Thomas Goorden.
De son côté, Lantis a appelé l'entreprise américaine 3M à intervenir, alors que la Ville d'Anvers, la commune de Zwijndrecht et la Région flamande ont demandé à être entendues par le tribunal. Pour donner le temps à toutes ces parties de déposer leurs conclusions et de préparer leurs arguments, le volet sur les mesures conservatoires ne sera plaidé que fin novembre. Les plaidoiries sur le fond de l'affaire interviendront après.
Ces mesures ne sont pourtant pas compliquées: il s'agit de couvrir le sol, de rincer les camions, de délimiter des zones... Des choses simples
Comparant le combat des trois plaignants à celui de David contre Goliath, le militant Thomas Goorden s'est montré déçu que l'analyse des mesures conservatoires soit reporté à l'automne. "Ces mesures ne sont pourtant pas compliquées: il s'agit de couvrir le sol, de rincer les camions, de délimiter des zones... Des choses simples."