Pollution au PFOS : pour Céline Tellier, ministre de l’Environnement, "on a une guerre de retard par rapport à l’industrie chimique"

Céline Tellier (Ecolo), ministre de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-Être animal en Wallonie, était ce lundi l’invitée de Matin Première.

Alors que la Flandre s’inquiète d’une pollution au PFOS (sulfonate de perfluorooctane) autour de l’usine 3M de Zwijndrecht, qu’en est-il en Wallonie ? Au sud du pays, "nous n'avons pas d’industries qui produisent ce genre de substances sur notre territoire, par contre nous avons des industries qui utilisent ce genre de substances", entame Céline Tellier.

La ministre de l’environnement poursuit : "Ces substances sont présentes dans de nombreuses applications industrielles." Selon elle, "il y a une pollution diffuse relativement faible dans notre Région", mais cela reste "à des niveaux tout à fait contrôlables".


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Contrôler les terres

Quid alors des transferts de terres polluées du nord vers le sud ? "C’est la première chose que nous avons vérifiée", affirme Céline Tellier. Résultat : "Aucune terre dans un périmètre de 40 km autour de l’usine 3M en Flandre n’a été importée chez nous."

La ministre ajoute qu’un système de surveillance existe en Wallonie. Il n’empêche, "nous devons être vigilants, continuer à mesurer l’état de toxicité dans l’environnement et dans notre corps". Elle précise qu’un monitoring de la population wallonne est en cours, avec des résultats attendus "d’ici l’automne".

Pour Céline Tellier, il faut être attentif aux produits utilisés par les industriels. Avec "120.000 substances chimiques en circulation dont 10.000 sont potentiellement des perturbateurs endocriniens, [...] On a une guerre de retard par rapport à l’industrie chimique", reconnait-elle, appelant à plus de fermeté pour contrôler les substances employées.

"Je plaiderai le plus possible pour que nous ayons des normes beaucoup plus strictes en Belgique et au niveau européen", poursuit la ministre.


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30% de bio d’ici 2030 en Wallonie

Autre chantier : celui de l’agriculture. Au niveau européen, le but est d’atteindre 50% de pesticides en moins d’ici 2030. Pour Céline Tellier, "c’est faisable et c’est nécessaire c’est même indispensable" au moment où la fertilité des sols est en baisse.

La Wallonie, elle, veut atteindre 30% de ses terres en agriculture biologique d’ici 2030. D'ici là, le plan de relance consacrera 10 millions d'euros au soutien à la transition environnementale des agriculteurs.

"Aujourd'hui, les vendeurs de produits phytosanitaires sont ceux qui conseillent nos  agriculteurs sur leurs applications. C'est un conflit d'intérêt manifeste. On doit pouvoir mettre en place un conseil indépendant en matière de pesticides pour faire en sorte de diminuer les quantités utilisées par les agriculteurs sur leur terrain." D'où cette volonté de dégager des moyens pour "aider les agriculteurs à sortir de ce système qui parfois les dépasse et est néfaste pour notre santé".


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